EPFL Valais Wallis, un pari réussi

En 2012, les autorités cantonales et l’EPFL ont signé la convention créant le Campus associé EPFL Valais Wallis. En à peine dix ans, l’investissement du canton du Valais et la confiance que les autorités cantonales ont accordé à l’EPFL ont porté leurs fruits. Le transfert de technologie s’est renforcé dans les secteurs clés du tissu économique valaisan et chaque franc investi par le canton a rapporté plus de 3 francs à l’économie locale. Cette data story présente le retour de l’investissement du Canton sur sa prospérité et sa capacité d’innovation.

L’impact économique de l’EPFL Valais Wallis

L’EPFL en Valais, ce sont plus de 250 collaboratrices et collaborateurs, dont 70% se sont établis sur le territoire cantonal et 50% en ville de Sion. C’est un investissement conséquent pour le Canton et la ville de Sion: en 10 ans, jusqu’à 2022, le Canton a investi CHF 78 millions et mis à disposition les espaces  nécessaires pour les laboratoires.

Chaque franc investi par le Canton et la Ville de Sion, rapporte environ trois francs à l’économie valaisanne. Le campus associé valaisan stimule l’économie locale et a des effets directs sur l’emploi en Valais. Sur une période de 5 ans (2017-2022), les retombées totales en Valais sont estimées à plus de 177 millions de francs, principalement dues à la création d’emplois à l’EPFL et dans les start-up dérivées.

L’estimation d’impact économique inclut les activités du campus associé EPFL Valais Wallis qui ont lieu en Valais. Elle n’inclut pas les retombées hors du canton (voir note méthodologique)



L’EPFL, pôle d’innovation et création de startups

Le campus valaisan est particulièrement actif dans l’innovation. Il produit en moyenne trois fois plus de brevets par professeure ou professeur que le reste de l’EPFL. Depuis la création du campus associé, 9 start-up ont été créées à partir des technologies développées par des groupes de recherche en Valais. Jusqu’au début de 2024, 7 startups issues du campus s’étaient installées en Valais et comptent aujourd’hui environ 75 employées et employés directes.

Les start-up issues de l’EPFL Valais Wallis attirent du capital risque. En 2023, la société de capture de CO2 Qaptis a reçu CHF 1.3 Millions d’investissement privé. Depoly, spécialisée en chimie verte et recyclage de plastiques, a levé CHF 12.3 millions de capital-risque.



L’EPFL, acteur-clef de l’écosystème d’innovation valaisan

Ensemble avec la HES-SO, The Ark et l’EPFL, le campus Energypolis, avec ses plus de 1100 étudiants et chercheurs, a atteint une masse critique. Un écosystème dynamique de collaborations s’est aussi mis en place avec le tissu économique local.

La présence de l’EPFL en Valais accélère le transfert de technologie vers les partenaires publics et les entreprises installées dans la région. C’est particulièrement le cas dans les domaines de la chimie verte, de la décarbonisation et de l’énergie, secteurs essentiels pour l’approvisionnement et la transition énergétiques.

Durant la période 2017-2022, 29 grands projets de recherche appliquée sont nés d’une collaboration entre l’EPFL, la Haute Ecole d’Ingenierie de la HES-SO (HEI) et un partenaire valaisan. Il s’agit de grandes entreprises du secteur privé, comme Oiken ou Novelis, du secteur public (SUVA, ESR, Hôpital du Valais), ou d’activités de transfert technologique avec les PME locales. 



Depuis 2021, l’EPFL et la HEI sont installées sur le même campus. Ceci a facilité les collaborations et a permis le développement de 12 projets communs.

Les projets de collaboration sont principalement axés sur l’application de la recherche fondamentale et facilitent l’introduction des nouvelles technologies développées dans le canton sur le marché. En parallèle, les chercheurs de l’EPFL sont toujours à la pointe de la recherche internationale dans leur domaine d’expertise, ce qui renforce l’attractivité du Valais pour le secteur privé à haute valeur ajoutée.



Conclusion

Les deux premières phases du développement du campus associé EPFL en Valais ont contribué à dynamiser l’économie locale. La forte implication du Canton a permis un retour sur investissement rapide et a développé les secteurs clés pour l’économie valaisanne. En contrepartie, l’EPFL a consolidé sa présence, investi au-delà de ce qui était initialement prévu et a développé des solides relations avec les acteurs locaux.

La présence de l’EPFL a permis d’importants effets de réseau, créant des entreprises et des technologies qui attirent du personnel qualifié et créent des opportunités d’emploi. Le développement continu du campus et les investissements récents dans des démonstrateurs (notamment à Uvrier) renforcent ces retombées.

L’EPFL est au cœur du campus Energypolis, où les effets de réseau se multiplient. Depuis l’arrivée de l’EPFL en Valais, 7 startups se sont développées et installées dans le pôle d’innovation valaisan. Les interactions entre l’EPFL, le Swiss Polar Institute, la HES-SO et la Fondation The Ark au sein d’Energypolis facilitent l’innovation et le transfert de connaissances de la recherche fondamentale de l’EPFL.

Note méthodologique:

Calcul d’impact: L’impact économique est calculé avec la méthodologie des multiplicateurs macroéconomiques. Il s’agit d’une estimation des retombées indirectes et induites à partir des dépenses opérationnelles directes et mesurables. La méthode de calcul réplique celle de l’impact économique de l’EPFL (2022) et du Domaine des EPF (2018).

L’impact est calculé uniquement pour les retombées économiques dans le canton du Valais. C’est-à-dire, les coûts opérationnels sont limités aux fournisseurs valaisans, l’impact des revenus est limité aux employés résidant en Valais, et celui des startups aux entreprises locales.

Données: Des données complètes sont disponibles seulement pour un calcul d’impact rétroactif pour les années 2017-2022. Le retour de l’investissement est calculé sur les subventions versées au Campus associé Valais Wallis par le Canton du Valais et la Ville de Sion pour la période 2017-2022.

Réplicabilité: Pour les trois premières années de vie du Campus Associé, une estimation des dépenses opérationnelles et de personnel basés sur les proportions observées en 2017 permet d’étendre le calcul d’impact à la totalité des subventions 2014-2022. Pour les deux périodes, le retour sur investissement est similaire, à la hauteur de CHF 3 pour chaque franc investi par le Canton et la ville de Sion.


Mai 2024

Omar Ballester, Tristan Maillard