Les formations de l’EPFL ne mènent pas nécessairement à des carrières académiques. Il n’empêche que 22% des anciens postdocs et 7% des PhD de l’EPFL obtiennent un poste de professeur dans les 4 ans après avoir quitté l’EPFL. Les carrières sont internationales: 86% des alumni EPFL qui occupent un poste de professeur, travaillent actuellement à l’étranger. Cette data-story suit les carrières de celles et ceux qui ont suivi une carrière académique. |
Entre 2016 et 2018, L’EPFL a délivré en moyenne chaque année 415 doctorats et engagé 350 personnes pour leur formation postdoctorale. Ces personnes sont en majorité (83%) de nationalité étrangère et restent à l’EPFL en moyenne 4.5 années pour un doctorat et 2 ans pour une expérience postdoctorale. Cette étude analyse leur parcours professionnel après avoir quitté l’EPFL.
Parcours après l’EPFL
Ces personnes hautement qualifiées travaillent aujourd’hui en majorité hors du monde académique. Elles travaillent généralement dans le secteur privé, et, plus rarement, dans le secteur public ou dans une organisation non-gouvernementale. Elles contribuent ainsi à atténuer la pénurie systémique d’ingénieurs que la Suisse connaît. Une partie d’entre elles créent leur propre entreprise.
Il n’en reste pas moins que l’EPFL est un tremplin pour obtenir un poste permanent dans la recherche académique.
Parmi les personnes ayant obtenu un doctorat à l’EPFL entre 2016 et 2018, 30% poursuivent aujourd’hui une carrière académique. Parmi elles, 7% occupent un poste de professeur, 10% un autre poste permanent dans le monde académique et 16% ont un poste scientifique temporaire dans une autre institution. 2% sont dans des fonctions administratives ou de soutien à la recherche au sein d’universités .
Parmi celles ayant commencé leur expérience postdoctorale dans la même période, 47% poursuivent une carrière académique. Parmi elles, 22% occupent un poste de professeur, 18% un autre poste permanent dans le monde académique et 7% ont un poste scientifique temporaire dans une autre institution.
Un marché du travail académique international.
L’EPFL trouve sa richesse par son ouverture à l’international. La plupart des personnes qu’elle forme au niveau doctoral ou postdoctoral sont de nationalité étrangère. Cependant, 62% d’entre elles qui travaillent aujourd’hui hors du monde académique ont trouvé un emploi en Suisse. L’EPFL contribue ainsi à l’attractivité de la Suisse pour les personnes hautement qualifiées dont elle a besoin pour sa prospérité.
Les carrières académiques sont, elles, par nature plus internationales. Elles nécessitent de la part de la relève académique une grande mobilité. Trois alumni de l’EPFL sur quatre qui poursuivent aujourd’hui une carrière académique le font hors de la Suisse, principalement dans un pays européen (40%), mais aussi en Amérique du Nord (18%) et en Asie. Les pays où ces personnes trouvent le plus souvent des postes de professeurs sont les USA, la Chine, la Suisse, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Le niveau de mobilité internationale diffère selon la nationalité des scientifiques; la moitié des scientifiques originaires de Chine retournent dans leur pays d’origine après leur expérience à l’EPFL (52%). Ils y trouvent régulièrement des postes de professeurs. De même, 60% des Suisses qui continuent leur carrière académique, travaillent actuellement en Suisse. Par contre, les scientifiques des autres nationalités montrent une mobilité bien plus importante: ils sont 65% à poursuivre une carrière académique dans un pays autre que leur pays d’origine.
Conclusion
Alors que les carrières académiques sont réputées difficiles, les alumnis de l’EPFL connaissent un taux de réussite élevé; 22% des postdoctorants et plus de 7% des titulaires d’un doctorat occupent un poste de professeur. Notre analyse montre que 3.5% des personnes qui ont été postdocs à l’EPFL entre 2016 et 2018 sont maintenant professeures et professeurs en Suisse et 18% le sont à l’étranger.
Nos résultats sont compatibles avec ceux récemment publiés dans deux rapports distincts, de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), et du Conseil Suisse de la Science (CSS). Notre analyse permet de la compléter en mettant en lumière le rôle de la mobilité internationale dans les parcours académiques. Elle sera complétée par une étude sur les parcours hors du monde académique, qui sera l’objet d’une prochaine data story.
Data: Nous avons collecté les données sur l’activité professionnelle des personnes qui ont débuté un doctorat ou un postdoc à l’EPFL entre 2010 et 2019 et qui n’étaient plus employées (sur cette même fonction) par l’EPFL en mars 2023. A cette fin, chaque personne a été recherchée sur internet pour trouver des informations publiques sur son activité actuelle (poste, entreprise, responsabilités, localisation,…). Une grande majorité des données collectées proviennent des profils Linkedin de chaque personne, ainsi que des annuaires des institutions de recherche. Nous avons pu compléter les informations pour 90% à 95% des personnes, selon l’année. Afin de mieux caractériser la distribution des rôles à long terme et l’influence de l’EPFL dans leur carrière, nous limitons les données de cette data story aux :
Limitations: La récolte de données est basée sur data publique, ce qui comporte certaines restrictions:
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Juin 2023
Omar Ballester, Tristan Maillard