Du 21 novembre 2014 au 23 juin 2015
A la lisière Nord du Rolex Learning Center
Durant l’année académique 2014-2015, Christian Gonzenbach est l’invité du programme Artist on the Campus piloté par les Affaires culturelles et artistiques de l’EPFL.
Projet: Pour l’EPFL, Christian Gonzenbach a expérimenté la création par coulage de sculptures en aluminium. Il s’intéresse au parcours d’une matière fluide à travers un milieu préparé et à la solidification de cette matière créant alors une forme imprévisible.
Les trois sculptures installées dans le pré situé près de l’entrée nord du Rolex Learning Center (Rue des Noyerettes) forment un circuit de tuyaux en cuivre sur lesquels sont fixées les fontes d’aluminium. Celles-ci ressemblent à des fleurs de sel ou à des champignons, des excroissances de la matière qui aurait germé, des nuages solidifiés. Les tuyaux, quant à eux, évoquent les flux de l’eau ou du gaz, tuyaux qui auraient des fuites permettant à l’aluminium de sortir, de s’expanser et de devenir un solide. Sur le plan formel un contraste s’établit entre le rouge-orangé du cuivre – couleur chaude – et le gris glacé de l’aluminium. Intitulées Fracking, ces sculptures expriment un processus de fracturation, la propagation de la matière, l’occupation du vide.
Démarche: L’artiste genevois montre un grand intérêt pour la matière scientifique. Il a commencé des études de biologie avant de suivre un cursus complet en arts plastiques en Suisse et à Londres. Il entretient de nombreuses relations avec des scientifiques : en effet, dans le cadre d’une bourse « Swiss Artists in Labs », il a obtenu une résidence au CERN où il a développé des projets artistiques autour du bozon de Higgs. Aujourd’hui, Christian Gonzenbach élabore des œuvres qui s’inspirent de certaines théories scientifiques, qui les interrogent et les mettent parfois en crise.
L’artiste pratique une «métabolisation» des théories scientifiques en réalisant des œuvres qui ne sont ni illustratives ni pédagogiques. Si la science, de manière générale, mesure, observe et décrit le réel, l’ambition de Christian Gonzenbach est d’agir sur lui et de le modifier.
Pour présenter ses œuvres en plein air, Christian Gonzenbach a exploré certains laboratoires de l’EPFL. Il a trouvé des quarts de dalles de poinçonnement réalisées par des doctorants du Professeur Aurelio Muttoni, dalles servant à des mesures pour l’étude des résistances des matériaux. Prêtées généreusement pour l’occasion, ces dalles deviennent les socles adéquats des sculptures. Un lien étroit se crée entre l’art contemporain et le Campus.