Mercredi 30 novembre à 18h30
Forum du Rolex Learning Center
Musique interprétée en direct par l’Orchestre d’harmonie de l’Etat de Genève (OHGe)*
Aujourd’hui film-culte, Fantasia fut pourtant à sa sortie en 1940 l’un des échecs les plus cuisants de l’histoire des studios Disney.
Le film fut projeté sur les écrans français après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en novembre 1946.
Alors que Walt Disney souhaitait au départ réaliser un film en constante évolution avec de nouvelles séquences, ce projet tomba bien vite à l’eau. Ce n’est que bien plus tard qu’il fut reconnu comme le plus grand chef-d’oeuvre de Walt Disney et c’est dans cet esprit que Roy Edward Disney décida, en 1999, de poursuivre l’oeuvre de son oncle, entretemps décédé, en créant une suite à Fantasia: Fantasia 2000.
Tout comme son illustre prédécesseur, ce dernier est aussi composé de 8 séquences, chacune illustrée par un morceau de musique classique et dont voici l’ordre :
- Symphonie n° 5 (Beethoven)
Dessin animé abstrait
- Les Pins de Rome (Respighi)
Des baleines nagent entre les icebergs puis volent au-dessus de l’océan
- Rhapsody in Blue (Gershwin)
Destins croisés d’un ouvrier noir passionné de jazz, d’un chômeur affamé et sans le sou, d’un brave homme tyrannisé par son épouse et d’une petite fille de bonne famille à l’emploi du temps trop chargé
- Concerto pour piano n° 2 (Chostakovitch)
Le Petit soldat de plomb, d’après le conte de Andersen
- Le Carnaval des animaux (Saint-Saëns)
Un flamant rose s’amuse avec un yo-yo
- L’Apprenti sorcier (Dukas)
Unique et célèbre reprise de la séquence du Fantasia de 1940 et dont l’histoire s’inspire de la ballade de Goethe, Der Zauberlehrling
- Pomp and Circumstance (Elgar)
L’arche de Noé et le Déluge avec… Donald et Daisy
- L’Oiseau de feu (Stravinsky)
Hymne à la vie, la mort et au renouveau
Souvent (et à tort à notre avis) considéré comme une pâle copie de Fantasia “1940”, Fantasia 2000 recèle quelques trésors, comme ce film inspiré du caricaturiste new-yorkais Al Hirschfeld nous replongeant dans la crise des années 20 aux Etats-Unis ou encore la dernière séquence, cette fable de la mort et la renaissance d’une forêt, oeuvre des jumeaux italiens Brizzi.
D’un point de vue musical, on ne peut qu’admirer l’habilité avec laquelle les partitions sont découpées. Il est difficile de s’apercevoir, tant les enchaînements sont habiles, que la séquence sur le Déluge est un véritable pot-pourri des quatre marches d’Elgar, et la parfaite adéquation entre film et musique nous laisse pantois (Le Petit soldat de plomb et la musique de Chostakovitch en sont un formidable exemple).
Pour les nostalgiques de la version de 1940, il reste toujours l’incontournable Mickey et son chapeau d’apprenti-magicien.
* Composé d’une soixantaine de musiciens amateurs et professionnels, l’OHGe est partie intégrante du Corps de musique de Landwehr qui est depuis 2015 l’unique musique officielle de l’Etat de Genève.