Adriano Olivetti et la pensée urbanistique

6 au 29 avril 2005


Exposition réalisée par la Fondation Olivetti, Ivréa

L’attention portée à l’urbanisme et aux problèmes du territoire constitue une composante importante de l’oeuvre d’Adriano Olivetti. Homme d’affaires, écrivain, éditeur, administrateur public. Olivetti perçoit en effet dans l’urbanisme la possibilité de donner une forme à un projet politique et culturel qui commence à émerger déjà dans les années trente. La publication en 1945 de L’ordine politico delle Comunità. Le garanzie di libertà in uno stato socialista (L’ordre politique des communautés. Les garanties pour la liberté dans un Etat socialiste) – livre dont la rédaction coïncide avec les années de l’exil en Suisse – constitue une étape fondamentale de ce parcours culturel.

Dans les premières années de l’après-guerre, le projet d’Olivetti paraît d’une extrême originalité par rapport aux contraintes d’ordre institutionnel, politique et économique que l’Italie doit assumer; il consiste en une proposition de modernisation qui tient compte des caractéristiques locales et d’une gestion du territoire impliquant l’engagement direct des citoyens. Le pivot de cette pensée, c’est l’idée de communauté, fondée sur une réappropriation personnelle de lectures et d’études effectuées à partir des années vingt. On y retrouve les instances du catholicisme social de penseurs tels que Emmanuel Mounier, la pensée libérale de la tradition de Gobetti, les idéologies anti-urbaines d’origine américaine, prônées par des auteurs tels que Ralph Borsodi ou Lewis Mumford, la culture industrielle planifiée de type fordien. Simultanément, Olivetti commence à superviser plans et projets et à développer un engagement intense dans le domaine de l’édition spécialisée dans l’architecture et l’urbanisme, en réunissant autour de lui des intellectuels de diverses formations et orientations, qui pourtant se rejoignent dans un même idéal d’engagement politique et social. Olivetti a développé ses idées sous forme de réflexions parues par la suite sous le titre Città dell’uomo (La Cité de l’homme). Dans ce texte, publié peu de temps après sa disparition prématurée, les concepts d’Etat, de région, de communauté se trouvent enrichis par des expériences concrètes au cours de 15 ans d’activité, dont ils amplifient les traits originaux et innovateurs.

L’exposition présente des projets initiés par Olivetti pour le développement de la Vallée d’Aoste, de la reconstruction d’après-guerre et de sa participation à la reconstruction morale et aux conditions de développement du Sud de l’Italie.