4 – 18 novembre 1982
Exposition réalisée par la Galerie Focus, Munich
Lorsque Pierre Pfeiffer, un des propriétaires de la Galerie de meubles Focus voulut demander l’autorisation de construire un escalier en colimaçon dans son magasin pour desservir la cave, il se heurta au zèle de fonctionnaires qui tinrent à lui démontrer touttes les difficultés que l’entreprise laissait présager. Après les avoir écouté pendant deux heures, il dut reconnaître qu’il valait mieux une maison sans escalier qu’un escalier qui n’était qu’un gouffre, une cage d’incendie, un foyer couvant en permanence et avant tout, statistiquement, le symbole même du risque. On décida alors de ne pas le courir, ce risque, et de ne pas construire l’escalier. L’office délivreur de permis de construire devint l’empêcheur de construire un escalier. Pfeiffer eût longtemps le sentiment d’avoir été la victime de la sollicitude officielle… Mais à l’occasion de l’anniversaire fêtant les onze années de l’existence de leur entreprise, il retrouva son énergie créatrice et donna l’ordre avec son associé Katja Farazi à onze bureaux d’architecture non plus de construire un escalier en spirale mais bien de transformer librement et selon leur totale fantaisie tout le bâtiment, du toit en croupe en passant par les décrochements àl’arrièpre juqu’aux salles d’exposition, mais seulement sur le papier pour commencer. Avec Sandro Guerriero du groupe de design milanais Alchymia, ils trouvèrent aussiot le thème Casa della Falsità, maison du mensonge, de l’illusion, maison aux apparences trompeuses. Un soupçon de protestation devait apparaître dans le titre. L’interdit et le refus des tabous – ce que les autorités et la fausse morale avaient le pouvoir d’interdire – devaient au moins être signifiés dans le titre de l’esquisse et ensuite, si possible, figurer dans le projet. Pfeiffer et Guerriero désignèreent ensuite quatre architectes italiens : A. Branzi, A. Mendini, B. Mibardi et le studio Alchymia; deux zurichois T & R. Haussmann; deux autrichiens Rucker Co. et RM. Stieg; le britannique P. Wilson; l’ancienne collaboratrice de Rem Koolhaas, Z. Hadid et l’allemand S. Wewerka. L’exposition présente ces onze projets et ce qui s’ensuit quand il ne reste plus aucune contrainte.
Zaha M. Hadid |
Trix & Robert Haussmann |
Pete Wilson |