Exposition du 19 février au 6 avril 2019
Vernissage le 18 février, Conférence de Sam Barclay, Mumbai
En réunissant des constructeurs, architectes, agriculteurs, artistes, artisans et ingénieurs convaincus que l’empathie et la collaboration sont la base de tout travail de qualité, le bureau d’architecture Case Design de Mumbai crée les conditions qui permettent d’édifier des lieux dédiés à l’hospitalité, l’interaction sociale, la réflexion, le jeu, les rituels, l’isolement, l’efficience et le confort.
L’architecte semble ici prendre du recul afin d’orchestrer un subtil équilibre d’opérations diverses autour d’un projet commun. Ce faisant, une autre dynamique se met en place. Alors que nous entamons l’année du centenaire du mouvement Bauhaus, nous pouvons voir dans cette pratique une nouvelle forme de Gesamtkunstwerk architecturale. Les influences multidisciplinaires – y compris l’éducation, l’artisanat et les arts – au service d’une construction économiquement viable font écho à l’esprit Bauhaus.
Les structures poteaux-dalles en béton du gros œuvre des bâtiments sont choisies pour leur efficacité économique et leur adaptabilité. Cette flexibilité et simplicité facilite les échanges et la participation de tous au processus de création de cette école. Constitué d’espaces intérieurs et extérieurs destinés à des utilisations très diverses, le campus doit pouvoir offrir un sentiment de familiarité et d’intimité aux jeunes femmes qui y vivent et y étudient. Ces espaces sont construits en réponse à l’existant : le climat, le paysage, les matériaux, les habitudes, traditions et mémoires. Enrichis et adaptés tout au long de la conception ainsi que sur le chantier, ils évoluent constamment sous l’attention des collaborateurs et leur savoir-faire.
Le système de climatisation passive mis au point avec l’ingénieur en génie climatique Pratik Raval de Transsolar a nécessité des plafonds en béton apparent et un sol en pierre pour augmenter la masse thermique. En réponse, Case Design a travaillé avec l’entrepreneur Rameshwar Bhadhwa pour créer un revêtement de sol en mosaïque de pierres colorées. L’artiste danoise Malene Bach a développé une gamme de couleurs spécifique en pigments naturels pour tous les plafonds. Ces couleurs transforment chaque espace mais sont aussi en dialogue avec le paysage environnant, pour lequel les artistes Teja Gavankar et Vishal Kadam ont développé une série d’instruments astronomiques qui sont à la fois des œuvres artistiques et des appareils scientifiques pour le campus. La donation par Mira Nakashima d’une Table de la paix est à l’origine d’un pavillon de la paix situé dans des espaces verts du campus, offrant un lieu intime de tranquillité et d’introspection. Les bancs, vitrines et autres éléments en bois ont été développés avec les charpentiers du Rajasthan.
Pour compléter l’exposition, les grands tirages photographiques réalisés par Ariel Huber à différentes étapes de la construction montrent comment la construction, le paysage et les savoir-faire sont le résultat d’une pratique rigoureuse, d’un grand enthousiasme et d’un processus d’inclusion.
Cette exposition a été produite par Case Design et Archizoom EPFL pour la Biennale de Venise 2018
Installée sur un versant de vallée proche du village de Lavale en Inde, l’Académie Avasara, encore en construction, est un pensionnat pour jeunes filles.
Book published by Archizoom
Text: Ellen E. Donnelly
Photographic essay: Ariel Huber
Interviews with collaborators of Avasara Academy
Settled into the valley slope above the small village of Lavale, Avasara Academy is a residential school for young women in western India and is still a work in process. With thoughtful attention to both physical and social environments, the school is evolving through a design-build process focused on inclusion and engagement.
A diverse group of builders, designers, farmers, artists, craftsmen and engineers has been involved in making the school, showing the potential and possibilities of an architectural practice based on collaboration and empathy. About Case Design
“While many architects hold tightly to the primacy of drawing, Case Design’s process flattens the hierarchy of drawing-over-constructing and instead foregrounds the importance of an open-ended design process highly dependent on continual dialogue between the architects, craftsmen, clients and other design collaborators.” Ellen E. Donnelly
Case Design develops a kind of architectural syncretism that pragmatically borrows from vernacular as well as modern architecture, and from local know-how as well as international expertise. The method encompasses what the essence of all architecture should be. It relates to the Vitruvian principle of architecture as craftsmanship and science, which depends on many disciplines and apprenticeships carried out in other arts and techniques. It also follows modern functionalist conventions: concrete columns and slabs that bear the structural load allow for a “plan libre” with unrestrained internal use and a thin skin façade independent of the structure. The Corbusian Dom-Ino model was the most affordable solution to let the architecture express itself.
To borrow from Charles Darwin’s description of how life evolved on earth, Case Design has let “mutual affinities” and “hybridism” unfold during the construction, generating vital diversity and activities. The photographic essay and interviews published here present buildings in construction and spaces that are already actively used by their inhabitants. Each page of this book wishes to witness the flourishing effervescence of life happening on Avasara campus. This is the telling of an essential story of architecture.
Cyril Veillon, director of Archizoom
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