Montrouge
3 décembre 2003 – 21 janvier 2004
Commissaire scientifique invité : Jacques Lucan, architecte, professeur à l’EPF Lausanne
et le Centre d’Information, de documentation et d’expositions d’urbanisme et d’architecture de la Ville de Paris
Pendant longtemps, le nom de Fernand Pouillon a été connu du public parce quil était attaché à un scandale qui éclata en 1961 avec la faillite frauduleuse du Comptoir National du Logement. Cette société avait été créée par l’architecte pour réaliser des ensembles de logements dans la région parisienne, ensembles qui font l’objet de l’exposition. Sa faillite avait été à l’origine d’une affaire à rebondissements dont un récit nous est donné dans les fameuses “Mémoires d’un architecte” publiées en 1968, Pouillon étant incarcéré, s’évadant, séjournant clandestinement en Italie, revenant tout aussi clandestinement en France pour se présenter à son procès.
Ces péripéties expliquent que les réalisation architecturales soient éclipsées par l’attention exclusivement portée au personnage.
L’architecture de Pouillon a longtemps été considérée comme anachronique. Il a fallu que quelques architectes, historiens et critiques reconsidèrent la façade reconstruite du Vieux-Port à Marseille, les réalisations d’Aix-en-Provence, des bâtiments comme les “200 colonnes” à Alger ou les opérations de Pantin, Montrouge, Boulogne-Billlancourt ou Meudon-la-Forêt pour réévaluer une oeuvre complexe.
Dans la plupart des oeuvres de l’architecte, les mêmes principes sont en jeu : choix de figures “fermées” pour des ensembles qui donnent lieu à des séries d’espaces intelligibles, choix de la pierre comme matériau privilégié, choix d’ordonnances verticales pour définir l’architecture des bâtiments. Il en résulte un langage architectural singulier qui sait reprendre des problématiques architecturales et urbaines déjà illustrées par l’architecture française en les portant à de nouvelles expressions.