19 avril – 6 mai 2004
Exposition réalisée par l’Institut d’architecture de l’Université de Venise
Les thèmes de projet qui impliquent des aspects structurels doivent négocier la question de la relation entre l’expression architecturale et la forme des structures. Si nous essayons d’identifier la base sur laquelle une relation de ce type peut exister, nous découvrons qu’elle dépend uniquement de la capacité humaine à percevoir de manière synthétique un problème de statique qui se traduit en une forme. En d’autres termes, la forme de la structure, tant qu’elle remplit sa fonction statique d’un point de vue organique, peut devenir le medium entre un objet architectural et la faculté intuitive d’un esprit créateur, un canal qui transmet l’information dont nous avons besoin pour comprendre un objet au moyen duquel nous assignons une signification à cet objet (Musmesi.1977).
Cette conviction est basée sur le fait qu’une structure peut être dessinée de telle sorte que sa seule forme peut transmettre une information complète sur sa fonction, en acquérant ainsi un pouvoir de communication. Ou, si nous reprenons les termes de Nietzsche : « Le prix à payer pour être un artiste est de comprendre comme contenu, comme chose en elle-même, ce que ceux qui ne sont pas artistes appellent « forme ».
Mais pourquoi le thème du pont a-t-il été choisi ? Peut-être l’objet « pont » est-il, plus qu’aucun autre, susceptible de transmettre clairement les idées, les principes et les objectifs d’une philosophie du projet. Ce thème nous permet d’explorer cette sorte de no man’s land entre la forme et la structure, entre la beauté et l’organisation des éléments qui nous conduisent à évaluer positivement ou négativement une oeuvre selon tel ou tel point de vue. La caractéristique spécifique des ponts nous offre l’opportunité d’exécuter une analyse compositionnelle et structurelle qui nous encourage à étudier de nouvelles solutions tenant compte de l’expression formelle. (E.S.)