Conférence
Mercredi 23 novembre 2005, 18:00
Auditoire SG
Roger Diener
professeur EPFZ, architecte, Bâle
L’architecture face à l’histoire
Un lieu et son histoire n’existent pas à priori en tant que tels. Nous devons l’inventer mais nous cherchons à l’inventer avec aussi peu de fantaisie que possible. Pourtant l’analyse du lieu est un projet. Nous ne pensons pas que le lieu soit une constante et le projet une variable : les deux acquièrent leurs profils au cours du travail. C’est ce qui explique notre intérêt d’architectes pour l’histoire. Nous ne regardons pas en arrière mais nous cherchons à comprendre les forces constitutives d’un lieu et à les intégrer dans une relation productive à notre projet.
Tout projet doit développer le lieu, le transformer, peut-être même le transcender. La tentative de revaloriser les points forts d’un lieu, de les mettre en relation vivante, par l’intermédiaire du projet, avec les éléments que nous lui apportons, n’a rien de passéiste. Souvent, ces éléments nouveaux, capables de transformer le lieu, ne résultent que de l’intérêt pour ce lieu, pour son histoire, pour son aura. Et de ce fait, ce n’est qu’en apparence que cet intérêt s’oriente vers le passé.
Roger Diener « Von innen und aussen leise bewegt » catalogue Munich, 2004