Otto-Rudolf Salvisberg, 1882-1940

Un architecte entre la tradition et la modernité


Otto-Rudolf Salvisberg

23 octobre – 14 novembre 1985


Exposition réalisée par Pro Helvetia, l’Institut de Théorie et d’Architecture de l’EPFZ et le bureau Itten + Brechbühl à Berne

Le large succès professionnel et mondain qu’a connu Salvisberg coïncide avec la période conflictuelle qui sépare les deux guerres mondiales, une époque marquée par une situation de Kulturkampf – et cela également dans le domaine de l’architecture.

Les représentations de l’avant-garde qui se situent dans la mouvance du Bauhaus et des CIAM souhaitent appréhender les problèmes de l’architecture à travers les fondements économiques, sociaux et politiques. Leurs projets émancipés, tournés vers l’avenir – qui visent au manifeste – sont marqués par la rupture avec la tradition: des solutions fondamentalement nouvelles doivent être développées sur la base des possibilités fournies par les techniques et les matériaux modernes. Elles visent à conférer à une société à caractère social, tournée vers le progrès, un cadre architectural adéquat.

Pour les représentants de l’avant-garde, Salvisberg est un styliste; ils le stigmatisent en tant qu’effigie de Janus, en tant qu’architecte déchiré entre la tradition et le modernisme – et cela bien que Salvisberg depuis la construction de l’hôpital Lory à berne (1926-1929), passe pour être un moderne aux yeux de l’opinion publique. Ses bâtiments ne se caractérisent ils pas par une assimilation à la coloration très personnelle des modèles architectoniques d’une avant-garde entre-temps officialisée? Il lui emprunte volontiers certains éléments qui symbolisent la modernité. Il les modifie de manière très personnelle et leu confére une élégance aussi typique que discrète. C’est dans ce domaine que réside principalement la réussite de Salvisberg, dans le fait qu’il parvient à “mettre en scène l’inhabituel avec maîtrise”, comme l’a formulé un historien d’art, que ses bâtiments paraissent dire sur un ton apaisant: “La nouvelle architecture est loin d’être aussi extrémiste qu’il n’y paraît. Elle peut être élégante, calme, accueillante”.



Laboratoire des machines et chauffages à distance,
ETH, Zürich, 1930-35


SUVA Haus, Berne, 1930-31


Hôpital ELFENAU, Berne, 1930