25 novembre 1998 – 13 janvier 1999
Exposition réalisée par l’Architekturforum de Zürich
Ce titre un brin provocateur va à l’encontre de l’idée reçue selon laquelle notre architecture se ferait en Suisse alémanique depuis les années 80, tout comme elle était liée à la Suisse italienne dans les années 60. D’aucuns auraient en effet tendance à admettre une telle hypothèse, surtout lorsqu’ils se fient à l’attention suscitée par l’architecture dans les revues d’outre-Sarine. L’exposition se propose donc de reconsidérer la question: la Suisse romande existe réellement, et elle fait preuve d’une activité indéniable dans le domaine de l’architecture (qui n’en est pas pour autant une architecture romande). Le constat implique aussi que l’on s’interroge sur les fondements de cette existence.En terre romande, l’architecture a connu au XXe siècle une histoire différente de l’évolution en Suisse alémanique. Certes, la première école d’architecture suisse a été fondée à Lausanne en 1852, mais cet établissement n’a jamais eu le rayonnement de l’Ecole d’Architecture de Zürich. La Suisse romande est restée axée sur l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. La nouvelle architecture n’y a pas été édifiante entre les deux guerres malgré certaines réalisations intéressantes qui n’ont malheureusement guère eu d’écho en Suisse alémanique. Ceci d’ailleurs a aussi été le cas de l’exemplaire entreprise de planification réalisée à Genève sous la direction de Maurice Braillard.La situation pourrait s’expliquer du fait qu’une revue susceptible de rassembler les idées a la plupart du temps fait défaut, même si la publication d’Anthony Kraft “architecture – forme et fonction” a joué un tel rôle durant plusieurs années. D’autres titres, bien que soutenus par les associations suisses, n’ont longtemps laissé qu’une portion congrue à l’architecture en Suisse romande. Cela est encore vrai malgré l’apparition de certaines publications thématiques.
Mais il y a aussi d’autres lieux susceptibles de former des idées communes, en l’occurrence les écoles d’architecture. L’Ouest du pays en possède deux depuis 1940, l’une à Genève, l’autre à Lausanne, la deuxième ayant été promue au rang d’Ecole d’architecture fédérale en 1959. Une grande partie des enseignants viennent d’ailleurs, de Suisse allemande ou de Suisse italienne, d’Italie et de France notamment, ce qui constitue un obstacle au développement d’une architecture purement romande. Mais cela permet également de prendre position sur des idées opposées afin d’en concevoir sa propre vision de l’architecture.
Le résultat de cette démarche, c’est l’image hétérogène présentée par l’architecture en Suisse romande. L’exposition montre que la Suisse romande est là et bien là. Qu’elle privilégie une architecture en dehors des sentiers battus, à même de se construire dans la diversité de ses références, une architecture capable de combiner l’ordre et l’élégance, la rationalité et la sensualité. Ce qu’elle fait sans toutefois prétendre distiller les caractéristiques d’une “école suisse romande” (Martin Steinmann)
Habitation familiale à Epalinges, 1993
Architecte : Eligio Novello
Photographie : Walter Mair
Ecole d’infirmière, Fribourg, 1994
Architecte : Jean-Luc grobety
Photographie : Walter Mair
Villa à Collonge-Bellerive (GE), 1996
Architecte : Andrea Bassi
Photographie : Walter Mair
Annexe au Polydôme de l’EPFL, Ecublens, 1997
Architectes : Maria Zurbuchen-Heinz & Bernard Zurbuchen
Photographie : Walter Mair