JULIUS SHULMAN, PHOTOGRAPHE

Une vie pour l’architecture

21 février – 4 avril 2008


CONFERENCES

21 février 2008
Conférence inaugurale
Cristina  Gräwe & Antoine Baudin

28 février 2008
Mark Pimlott
artiste et designer, Montréal

3 mars 2008
Beatriz Colomina
historienne et théoricienne de l’architecture, New York

13 mars 2008
Luis Fernàndes-Galiano
architecte, Madrid

3 avril 2008
Philip Jodidio


Julius Shulman est né en 1910 à Brooklyn, NY, d’où il déménage avec sa famille d’abord dans une ferme du Connecticut puis, plus tard, en Californie. Il fréquente l’Université sans grande conviction ni projet. Il y suit un cours de photographie après avoir reçu au début des année 30 un Kodak de poche. Une de ses connaissances, assistant de l’architecte Richard Neutra, lui demande de photographier la résidence Kun que Neutra vient d’achever en 1936. Celui-ci lui fait savoir qu’il est « ravi de la façon dont ses photos révèlent l’essence de son projet » et lui demande de photographier d’autres réalisations. Il se retrouve ainsi, du jour au lendemain, photographe professionnel.
Il développe rapidement un style de photographie architecturale qui lui est personnel, marqué par des compositions géométriques fortes, des contrastes affirmés, des volumes intérieurs et extérieurs éclairés de façon équilibrée et une utilisation de la couleur à une époque où elle n’était évidemment pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Généralement, les architectes préfèrent que leur oeuvre soit représentée sans le désordre de la vie quotidienne mais Shulman estime que la vie est bien l’objectif ultime de l’architecture.et il inclut des personnages et leurs possessions dans ses photographies.

Sa réussite dans la translation des espaces tridimensionnels à ceux bidimensionnels de la photographie lui valent une réputation qui dépasse largement Los Angeles et sa liste de clients commence à ressembler au Who’s Who de la grande architecture du XXe siècle allant d’Oscar Niemeyer à Mies van der Rohe et Frank Lloyd Wright.

Dans les années 1950 et 1960, les photographies de Julius Shulman dominent pratiquement les pages des magasines et jouent un rôle crucial dans la promotion du modernisme en tant que style architectural à travers des reportages publiés par des magasines comme Life, Look, Time, Good Housekeeper, etc… Le directeur du magasine « Arts and Architecture », John Entenza, lance un projet

« Case Study House Program » qui consistait à promouvoir des maisons modernes produites à bon marché avec l’aide du sponsoring de l’industrie de la construction. Le programme fût un succès et les maisons de Pierre Koenig & Buff, Straub & Hensman et bien d’autres devinrent ainsi des icônes du style moderniste californien.

Ses archives, plus de 250’000 négatifs, méticuleusement organisées et transférées en 2004 au Getty Research Institute sont devenues une source majeure d’information pour les éditeurs et les chercheurs.


Une exposition réalisée par le Musée de l’Architecture de Francfort


Julius Shulman dans les collections des
Archives de la construction moderne

En contrepoint de l’exposition du Musée de Francfort, les Archives de la construction moderne présentent une sélection de tirages signés Julius Shulman, issus de la collection photographique d’Alberto Sartoris. Ces photos proposent un éclairage historique, singulièrement sur les débuts du photographe autour de 1940, avec Richard Neutra et Raphael Soriano, les deux principaux architectes qui ont accompagné son accès à la pratique, puis établi sa réputation.

Les 70 photos retenues sont regroupées en 10 séquences, telles que constituées par les architectes et transmises à Sartoris en 1947. Elles documentent autant de réalisations des deux architectes, pas forcément les plus connues ni les plus spectaculaires. Leurs programmes sont variés, de nature résidentielle – au-delà du stéréotype de la «villa californienne» -, mais aussi sociale ou commerciale, ils sont chaque fois l’objet d’un traitement photographique caractéristique.

Ces séries donnent à voir la mise en place de conventions, parfois redondantes, et d’une rhétorique constitutives du «système Shulman»; elles permettent en tout cas d’approcher concrètement le travail du photographe, partagé entre un devoir de documentation et la valorisation esthétique, voire la transfiguration de ses sujets.

Une exposition réalisée par les Archives de la Construction Moderne


L’exposition