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Bande-annonce officielle Wakanim FR (attention, beaucoup de spoilers !) : https://www.youtube.com/watch?v=jRSP92RuXqY&ab_channel=WakanimÂ
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Elsa :Â
On l’attendait avec impatience : Fruits Basket revenait ce printemps pour une troisiĂšme et derniĂšre saison. Celle-ci est malheureusement plus courte (13 Ă©pisodes), car les chapitres dans le manga sur le passĂ© des parents de Tohru ont Ă©tĂ© omis, gardĂ©s pour une Ćuvre Ă part qui sortira prochainement ; on s’en contentera donc. Il me semble aussi que certaines scĂšnes ont Ă©tĂ© rĂ©-ordonnĂ©es, et bien que ce remaniement soit dans l’ensemble bĂ©nĂ©fique Ă la narration, Ă certains instants, tout semble se dĂ©rouler un peu trop vite, lâun des seuls bĂ©mols que jâai Ă reprocher Ă cette saison.
Pour rĂ©sumer (et pour ceux n’ayant pas lu nos prĂ©cĂ©dentes reviews Ă son sujet đ ), Fruits Basket raconte l’histoire de Tohru Honda, jeune lycĂ©enne rĂ©cemment orpheline, qui se retrouve Ă vivre provisoirement chez deux de ses camarades de classe et leur cousin plus ĂągĂ©, membres de la famille Sohma. Cette famille possĂšde en fait un secret: parmi elle 13 personnes sont maudites et se transforment en animaux du zodiaque chinois lorsqu’ils sont en contact physique avec une personne du sexe opposĂ©. Le manga explore donc les diffĂ©rentes intrigues et tensions liĂ©es Ă cette situation. Il ne faut cependant pas se laisser dĂ©concerter par ce setup “fantastique” qui semble hors de notre monde, car ce show est l’un des plus rĂ©aliste que j’aie visionnĂ©.
Alors que les prĂ©cĂ©dentes saisons prĂ©sentaient les diffĂ©rents membres du zodiaque et les relations au sein de la famille Sohma pour poser le dĂ©cor, cette Ă©dition est plus tournĂ©e vers la romance et le dĂ©clenchement des conflits latents. Le rĂ©cit prend aussi un tour un peu plus sombre, en rĂ©vĂ©lant le passĂ© lourd de certains personnages, et avec certaines scĂšnes plutĂŽt violentes (autant physiquement que mentalement), ce qui montre que malgrĂ© son dessin trĂšs mignon, ce manga n’est pas aussi innocent qu’il n’y paraĂźt.
Comme prĂ©cĂ©demment, Fruits Basket explore avec beaucoup d’exactitude et de luciditĂ© les Ă©motions et âsentiments relationnelsâ insidieux (entre autres la manipulation, la jalousie, la solitude, la peur de ne pas ĂȘtre aimĂ©/e), que nous avons sĂ»rement tou/te/s dĂ©jĂ ressenti.Â
Et plus encore cette saison-ci, ce qui mâa fortement impactĂ© est la tolĂ©rance exceptionnelle et lâamour inconditionnel dont Tohru est capable envers toute personne, mĂȘme la plus horrible.Â
C’est quelque chose qui fait rĂ©flĂ©chir : le monde ne serait-il pas un endroit meilleur si tout le monde pouvait agir de mĂȘme, en mettant de cĂŽtĂ© les torts passĂ©s et prĂ©sents ? Mais Ă l’inverse on peut aussi se questionner : peut-on (et devrait-on) tout pardonner ?
En bref, une fin Ă©mouvante et en beautĂ©, qui fait honneur jusqu’au bout Ă l’incroyable manga qu’est Fruits Basket. Pour moi qui Ă©tait une fan de la premiĂšre version de lâanime et qui Ă©tait restĂ©e sur ma faim, jâai enfin la satisfaction de voir cette Ćuvre adaptĂ©e jusquâau bout, 20 ans plus tard.
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Olaya :
1, 2 et… 3, la derniĂšre ! DĂ©jĂ !Â
Cette troisiĂšme saison, attendue comme LE ShĆjo de l’annĂ©e, a dĂ©barquĂ© de la saison d’hiver Ă printemps 2021.
Notre palette de personnage est une nouvelle fois mise en scĂšne, mais uniquement pour 13 Ă©pisodes cette fois. Dommage ! Le manga est toujours suivi trĂšs fidĂšlement en soit, mais on sent pour la premiĂšre fois un vĂ©ritable dĂ©calage avec l’Ćuvre de Natsuki Takaya. Nous ne saurons sĂ»rement jamais sâil Ă©tait prĂ©vu dâanimer 13 Ă©pisodes ou si les 24 Ă©pisodes ont Ă©tĂ© raccourci suite Ă un imprĂ©vu comme le disent des rumeurs. Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment senti un souci de rythme dans certains Ă©pisodes. Des scĂšnes qui se dĂ©roulent sur plusieurs tomes dans le manga et qui s’Ă©chelonnent sur plusieurs mois se retrouvent dans l’anime cantonnĂ©e Ă quelques minutes dans un espace temps trop restreint pour que ce soit fluide et naturel. Les transitions sont parfois trop sĂšches et nous n’avons pas le temps de reprendre notre souffle quand le 7Ăšme personnage secondaire de l’Ă©pisode a besoin qu’on avance son arc pour pouvoir le boucler le plus vite possible. Tous les personnages de Fruit Basket Ă©tait une force jusqu’Ă maintenant, mais c’est devenu une faiblesse de cette 3Ăšme saison. Celle-ci, bien trop lourde pour tout son contenu, a expĂ©diĂ© certains personnage Ă l’abattoir en ne leur donnant pratiquement plus aucun temps d’Ă©cran.
Mais du coup, qui est Ă l’Ă©cran ? Notre trio habituel pour sĂ»r, mais aussi Akito. Akito et sa relation avec chaque membre du zodiaque dans leur plus horrible apparat.
La saison 1 Ă©tait joyeuse et la 2Ăšme un peu plus torturĂ©e. Mais rien ne vous prĂ©pare pour cette 3Ăšme saison qui montre le pire dans beaucoup de nos personnages. Plusieurs scĂšnes mettant en scĂšne Akito m’ont vraiment frappĂ©e avec mon regard d’adulte. La relation entre Akito et Shigure, mais aussi Kureno, est ultra-malsaine. Pour faire dans l’extrĂȘmement toxique, cette saison nous sert plusieurs situations vraiment malaisantes qui opposeront Tohru, jeune femme pĂ©tillante et pure, coqueluche des fans, Ă Akito, une jeune femme torturĂ©e et salie aux yeux de tous, peut-ĂȘtre tout autant victime que les autres malgrĂ© ses actes impardonnables. Il faudra rapidement apprendre Ă passer au-dessus de ce genre de critĂšres moraux pour prendre du plaisir sur l’anime.
La rĂ©alisation est toujours d’une trĂšs grande qualitĂ© mĂȘme si on remarque une baisse de qualitĂ© effroyable dans la coloration entre l’Ă©pisode 2 et 3 qui restera sur tous les Ă©pisodes suivants. Le voice acting sublime les personnages, tandis que les openings et endings continuent d’ĂȘtre vraiment trĂšs oubliables.
MalgrĂ© tout ça, Fruit Basket : The final n’Ă©tait pas mauvais, loin de la mĂȘme. Mais les dĂ©fauts sont bien plus prĂ©sents. Connaissant mes collĂšgues, elles se chargeront de vous relater les points positifs avec justesse, donc je me contenterai de cette casquette d’avocate du diable. Bon visionnage !
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Pyl :Â
Câest avec une Ă©motion non dissimulĂ©e que jâĂ©cris mon avis sur la saison finale de Fruits Basket (2019). Il faut dire quâen tant que fan du manga originel et de la premiĂšre adaptation de 2001, jâai attendu ce reboot avec beaucoup dâimpatience et de prĂ©occupations.
Si les deux premiĂšres parties Ă©taient pour moi des presque sans faute, cette troisiĂšme et derniĂšre saison Ă©tait malheureusement trop courte. Au lieu dâune vingtaine dâĂ©pisodes, celle-ci ne comptent que 13 Ă©pisodes. Une histoire de finances et de virus en seraient les causes.Â
Quoiquâil en soit, on sent que certains Ă©vĂ©nements ont dĂ» ĂȘtre raccourcis et cela gĂąche un peu le visionnage. Je pense notamment Ă un personnage qui donne lâimpression dâavoir pris 50cm en deux Ă©pisodes. On notera aussi une compression des moments entre YĂ»ki et son love interest, ainsi que la disparition dâun personnage secondaire du manga qui apportait du corps aux amitiĂ©s du Prince. Dommage donc pour le signe du Rat. Je conseille dĂšs lors aux fans de ce personnage de lire les derniers tomes du manga pour pouvoir mieux en profiter.
Quand Ă Tohru et KyĂŽ, jâai bien aimĂ© les rĂ©-assemblages de leurs moments qui sont plus sĂ©rieux et moins comiques que dans le manga. On a mĂȘme droit Ă une mini-micro-scĂšne inĂ©dite. Dommage quâil nây en ait pas davantage ! Respecter une Ćuvre, câest bien, mais adapter avec des changements mineurs inĂ©dits, câest cool aussi, surtout lorsquâil sâagit dâun reboot Ă mon humble avis. Dâautres arrangements donnaient plus de sens que dans le manga Ă ma grande satisfaction.
Je regrette bien entendu que lâhistoire des parents de lâhĂ©roĂŻne ait Ă©tĂ© passĂ©e sous silence. Heureusement, un hors-sĂ©rie a d’ores et dĂ©jĂ Ă©tĂ© annoncĂ© pour 2022. Inutile de prĂ©ciser que je serai parmi les premiĂšres Ă aller le voir !
Il est un peu dommage de ne pas lâavoir inclus dans la trame principale, car câest un rĂ©cit fort Ă©mouvant et qui traite au final dâun des thĂšmes majeurs de Fruits Basket, Ă savoir le deuil dâun ĂȘtre cher. On attendra !
En conclusion, faut-il lire Fruits Basket ? Faut-il visionner la premiĂšre version ou celle de 2019 ? Eh bien, la version 2001 a assez mal vieillie, et la fin nâest pas celle du manga. Par contre, elle est plus drĂŽle, plus lĂ©gĂšre et les transformations sont bien mieux mises en valeur. A rĂ©server peut-ĂȘtre aux nouveaux fans purs et durs, voire aux aficionados du style des annĂ©es 2000. La lecture, quant Ă elle, est intĂ©ressante pour les pĂ©ripĂ©ties zappĂ©es par lâanime 2019, en particulier si vous ĂȘtes fans des petits moments mignons des diffĂ©rents couples.Â
Et donc, « Fruits Basket 2019 », oui ou non ?
Clairement oui, en particulier si vous cherchez un shĂŽjo diffĂ©rent, si vous aimez les sĂ©ries pas trop courtes pour mieux pouvoir profiter des personnages et de leur Ă©volution. Si vous voulez rĂ©flĂ©chir sur des thĂšmes qui touchent tout un chacun sans mĂȘme forcĂ©ment vous en rendre compte.
Pour ne pas que vous mettiez la barre trop haute, sachez que Fruits Basket nâest pas un chef dâoeuvre absolu non plus, il y a aussi des instants moins intĂ©ressants, des maladresses dâĂ©criture parfois. Mais le message dâespoir, la quĂȘte pour se dĂ©faire de ses relations toxiques, la dĂ©cision du pardon (ou pas), et surtout lâempathie et la bienveillance de Tohru ne pourra que vous rĂ©chauffer le cĆur. Je ne pense pas quâon retrouve Ă ce point-lĂ un shĂŽjo si « rĂ©aliste » au niveau des interactions entre les jeunes et leur famille (dans le cadre dâun shĂŽjo, donc, jâinsiste).
« Fruba » a eu la chance dâavoir une nouvelle adaptation de qualitĂ© constante (mĂȘme si pas non plus folle) et de respecter lâoeuvre originale. Il serait fort dommage de rater cette oeuvre classique, autant pour les filles que les garçons, avec un si bon reboot. Alors tentez le coup ! Peut-ĂȘtre que vous aussi, vous comprendrez pourquoi elle a marquĂ© tout une gĂ©nĂ©ration !