Les nanomatériaux sont de plus en plus fréquemment utilisé en recherche. Toutefois, les dangers et risques des nanomatériaux ne sont pas pleinement élucidés. On considère alors, par principe de précaution, des mesures doivent être prises jusqu’à ce que la sécurité de ce matériau soit certifiée.
En cas d'incident
1. Appeler le 115 ou le +41 21 693 30 00
2. Évacuez la zone et limitez les accès
4. Attendez l’arrivée de l’équipe d’intervention
Un nanomatériau est un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé constitué de particules solides qui sont présentes, soit seules, soit en tant que particules constitutives identifiables, dans des agrégats ou des agglomérats, et où 50 % ou plus de ces particules, dans la distribution granulométrique basée sur le nombre, satisfont au moins une des conditions suivantes :
- une ou plusieurs dimensions externes de la particule mesure entre 1 nm à 100 nm ;
- la particule a une forme allongée, telle qu’un bâtonnet, une fibre ou un tube, dont deux dimensions externes sont inférieures à 1 nm et l’autre dimension est supérieure à 100 nm ;
- la particule a une forme de plaque, où une dimension externe est inférieure à 1 nm et les autres dimensions sont supérieures à 100 nm.
Dans la détermination de la distribution granulométrique basée sur le nombre de particules, les particules ayant au moins deux dimensions externes orthogonales supérieures à 100 μm n’ont pas besoin d’être prises en compte. Toutefois, un matériau dont la surface spécifique en volume est < 6 m2/cm3 n’est pas considéré comme un nanomatériau.
Ici nous prenons en considération seulement les nanomatériaux manufacturés (ENM).
L’exposition aux nanomatériaux manufacturés (ENMs) peut se produire par inhalation, contact avec la peau ou ingestion. L’inhalation est la voie d’exposition la plus critique.
Des études expérimentales initiales avec ENMs dans des cultures cellulaires et des animaux de laboratoire ont montré que la réponse biologique à certains ENMs peut être élevée comparée à celle de plus grandes particules ayant la même composition chimique (pour la même dose massique).
En plus du nombre de particules et de la surface spécifique (la surface par unité de masse) d’autres caractéristiques des particules peuvent influencer la réponse biologique. Ceux-ci comprennent la solubilité, la forme, la charge et la chimie de surface, les propriétés catalytiques, les polluants adsorbés (et d’autres changements de surface intentionnels et non intentionnels), ainsi que le degré d’agglomération.
La directive interne de l’EPFL (Lex 1.5.5) réglemente tous les aspects de sécurité liés aux activités impliquant les ENM. Tous les laboratoires qui produisent et/ou utilisent des ENM doivent être classifiés selon la directive interne.
Pour classifier le laboratoire, le responsable du laboratoire doit nous contacter.
OHS analysera les procédures et les matériaux et vous donnera des recommandations sur la meilleure façon de travailler en toute sécurité.
L’analyse OHS donnera la classification nano finale du laboratoire et fournira les mesures de sécurité correspondantes.
En l’absence de preuves scientifiques complètes, la menace potentielle sur la santé humaine et l’environnement des matériaux en développement est supposée être telle que des mesures de précaution doivent être prises jusqu’à ce que la sécurité de ce matériau soit certifiée.
Pour minimiser l’exposition potentielle aux nanomatériaux manufacturés (ENMs) il faut mettre en place une combinaison des mesures stratégiques, techniques, organisationnelles et personnelles
Les 4 mesures stratégiques principales sont les suivantes :
- Remplacement des matériaux premiers/produits bruts par des matériaux/produits moins toxiques
- Changement de l’état physique du produit ou matériau : utilisation de dispersions, pâtes, granules ou composites à la place de poudres ou d’aérosols
- Remplacement d’un procédé à sec (« dry process ») par un procédé humide (« wet process »).
- Confinement du procédé (empêcher un contact direct avec le matériau)
Même si on part du principe que les substances dangereuses ne posent aucun risque une fois confinées, la meilleure option quand on travaille avec des nanomatériaux est de confiner, si possible, le processus dans sa totalité. Les boîtes à gants ou les chambres étanches (« sealed chambers ») sont des exemples de systèmes confinés.
L’examen médical est un examen préventif obligatoire (avec 5 ans d’intervalle) pour tous ceux qui :
- Travaillent dans des zones classées Nano2 et 3;
- Pour une durée annuelle d’exposition de plus de 200 heures.
Si vous remplissez ces 2 critères, nous vous prions de nous contacter pour vous inscrire pour l’examen médical. Spécifiez le type et la classe des nanomatériaux et le temps d’exposition.
C’est obligatoire de porter deux paires de gants et une protection respiratoire lors du nettoyage des déversements de nanomatériaux.
Seul le nettoyage humide ou le nettoyage avec un aspirateur pour amiante, c’est-à-dire qui filtre les gaz d’échappement à travers un filtre HEPA, est autorisé dans les laboratoires classés Nano.
Les déversements dans des zones protégées (boîte à gants, hotte, enceinte nano) ne pas contenant de produits chimiques pouvant provoquer un incendie au contact avec des tissus (HNO3, composés pyrophoriques, etc.) peuvent être nettoyés par le personnel du laboratoire. Les procédures suivantes peuvent être utilisées :
- Déversements liquides : essuyez le déversement avec un chiffon imbibé d’un solvant compatible, de préférence de l’eau ; puis essuyez la surface affectée avec un chiffon humide jusqu’à ce qu’elle soit propre.
- Déversements de poudre :
- Couvrir le déversement avec un mouchoir (Fig. 1,2,3) ;
- Mouiller le tissu avec un solvant compatible à faible volatilité de l’extérieur à l’aide d’une pissette (Fig. 4,5) ;
- Utilisez un chiffon humide pour essuyer le déversement de poudre maintenant humide (Fig. 6) ;
- Essuyez la surface avec un chiffon humide jusqu’à ce qu’elle soit propre ;
- Ramassez tout le matériel contaminé qui doit être jeté et mettez-le dans un sac en plastique refermable.
Tous les déchets contenants des nanomatériaux doivent être suremballés (un deuxième sac plastique ou conteneur rigide).
Pour plus de détails concernant les déchets de nanomatériaux : Pour plus d’informations consultez la page des déchets nanomatériaux.
Pour plus d’information veuillez lire la série de feuillet “Que dois-je savoir ?” sur le travail avec des nanomatériaux !