Prix de Section d’ingénierie de l’environnement
En amenant des connaissances en électricité et informatique à des étudiants en ingénierie de l’environnement, Alcherio Martinoli a réussi à moderniser et enrichir considérablement le programme d’enseignement de la section. À la base, il avait rejoint l’EPFL en 2003 comme professeur de robotique distribuée au sein de la Faculté informatique et communications (IC). Par la suite, il a fait le pari de rejoindre la Faculté de l’environnement naturel, architectural et construit (ENAC) en 2008 comme professeur associé, et plus particulièrement sa Section d’ingénierie de l’environnement (SIE), pour y fonder le Laboratoire de systèmes et algorithmes intelligents distribués (DISAL).
Depuis, Alcherio Martinoli donne le cours Signaux, instruments et systèmes au niveau bachelor en SIE et Systèmes distribués intelligents, de niveau master, ouverts à différentes facultés. Un enseignement interdisciplinaire original combinant génie computationnel, électrique, mécanique, mécatronique et environnemental. «Les débuts étaient difficiles. J’avais l’impression de parler une langue complètement différente des étudiants en environnement. Nous ne nous comprenions pas», se souvient le professeur. Aux fils des années, il a fallu modifier le contenu du cours, l’ajuster en fonction des réactions des étudiants. «L’enseignement de niveau master était particulièrement difficile à gérer. Le public y est très hétérogène.»
Aujourd’hui, le pari de l’interdisciplinarité est réussi. «Je crois que même s’ils doivent trimer, au final mes étudiants aiment pouvoir comprendre et agir sur les outils et non pas seulement être utilisateurs d’un produit fini», explique Alcherio Martinoli. Ces outils, ce sont des robots mobiles miniatures et des nœuds de capteurs, qui peuvent être utilisés comme instruments de mesure sur le terrain. «Ils ont un aspect presque ludique, mais ils peuvent être programmés et modifiés, selon les besoins. En utilisant cette technique dans le domaine de l’environnement, nous avons été parmi les pionniers au niveau mondial.» À la base de cette approche, initié par le professeur, il y a un effort de création d’outils fédérateurs qui ont été conçus pour plusieurs sections de l’EPFL.
Pour ces cours, Alcherio Martinoli mobilise un grande partie de son laboratoire. «Je me vois comme un regisseur, organisateur mais pas forcément toujours acteur. Pour pouvoir parler de la théorie et faire de la pratique, cela demande beaucoup d’investissement et le travail de toute une équipe. D’après moi, c’est ce qui fait la force de mes cours.» Grâce à un contenu prospectif et attractif, ils remportent un franc succès auprès des étudiants.
Alcherio Martinoli participe également à l’enseignement de trois cours de niveau doctoral, Systèmes de transport intelligents, Localisation et méthodes de navigation et Thèmes de la robotique autonome. Il est aussi directeur du Programme doctoral en robotique, contrôle et systèmes intelligents (EDRS). Il a reçu le prix de Section d’ingénierie de l’environnement 2016.