Prix de Section de physique
Plonger les physiciens dans le domaine numérique, c’est l’objectif du professeur Laurent Villard. Ce spécialiste de la physique des plasmas a un parcours atypique : après une thèse à l’EPFL, il choisit de partir comme volontaire des Nations Unies pour enseigner à l’étranger, à Addis Abeba, puis avec une ONG dans un projet d’école polytechnique en Indonésie. À son retour à l’EPFL, Laurent Villard rejoint un groupe de travail qui cherche à faire évoluer les connaissances numériques dans le cursus des physiciens. Et c’est finalement lui qui est choisi pour créer le cours né de cette réflexion, donné pour la première fois en 2006 et baptisé «physique numérique.»
Basé en grande partie sur la pratique, ce cours pousse les étudiants à apprendre en testant eux-mêmes des solutions. «C’est une sorte de laboratoire dans lequel les étudiants, qui ont déjà appris la programmation, se concentrent sur les méthodes numériques pour résoudre les équations de la physique», explique Laurent Villard. La physique numérique permet ainsi de résoudre des problèmes beaucoup trop complexes pour être calculés à la main, comme la gravité de plusieurs corps célestes en interaction.
Si le cours est difficile, le professeur sait réveiller la curiosité des étudiants. «J’aime bien transmettre, je fais un métier passionnant. En classe, j’utilise toutes les munitions : tableau noir, transparent, simulations numériques de démonstration, interactivité avec les étudiants, peu importe l’outil, il est important d’animer le cours.» Une méthode qui fonctionne. «On exige beaucoup de travail des étudiants mais ils sont très enthousiastes, et beaucoup vont plus loin que ce qu’on leur demande, en réalisant par exemple de petits films d’animation, ou en appliquant les méthodes numériques vues au cours et en exercice à des situations nouvelles issues de leur créativité.» Un résultat qui réjouit beaucoup Laurent Villard. «Si mon cours leur donne envie d’aller plus loin, alors je suis le plus heureux des enseignants!»