À l’EPFL, la présence en cours et aux exercices n’est pas obligatoire. Les enseignant·es peuvent donc craindre de se retrouver dans une salle vide.
Voici quelques conseils sur la façon de capter et de garder l’attention de vos étudiant·es.
Votre classe sera composée d’étudiantes et d’étudiants d’origines diverses en termes de parcours scolaire ou de culture, et ayant des raisons différentes de suivre votre cours (cours obligatoire, intérêt pour la matière, réputation de l’enseignant·e). Lorsque vous planifiez votre enseignement, il est utile d’avoir à l’esprit les connaissances antérieures des étudiant·es, leurs attentes par rapport à votre cours et les méthodes d’enseignement dont elles et ils ont l’habitude.
L’implication des étudiant·es en classe est renforcée lorsqu’elles et ils peuvent identifier les progrès réalisés et éprouver un sentiment de réussite. Il est donc important que :
- les étudiant·es disposent des connaissances de base nécessaires pour pouvoir comprendre les nouvelles idées présentées dans un cours ;
- les tâches assignées dans le cours soient stimulantes, mais pas d’une difficulté insurmontable.
Ainsi, pour commencer, vous voudrez peut-être vérifier que vos étudiant·es ont bien les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir dans votre cours. Si vous enseignez en première année, rappelez-vous que si les étudiant·es arrivent à l’EPFL avec des parcours scolaires divers, un certain niveau de connaissances et de compétences de base est attendu de leur part.
En mathématiques, afin de leur préciser ce qu’elles et ils doivent maîtriser avant de commencer à l’EPFL, tous les étudiant·es de première année reçoivent pendant les mois d’été l’ouvrage « Savoir-Faire en math » qui expose ces prérequis et leur permet de réviser les compétences clés dans cette matière. Elles et ils sont également invités à auto-évaluer leur niveau.
Pour les enseignant·es de matières autres que les mathématiques, des inventaires de concepts ont été publiés et peuvent être utilisés pour évaluer le niveau des étudiantes et des étudiants. Par exemple, en physique : Force concept inventory (Hestenes, Wells, & Swackhamer, 1992) ; en chimie : Chemistry Self-Concept Inventory (Bauer, 2005). L’Université de Buffalo tient à jour une liste d’inventaires de concepts validés dans plusieurs disciplines. Vous trouverez des exemples d’inventaires de concepts pour les tests de chimie sur ChemCollective, un projet de l’Université Carnegie Mellon visant à soutenir l’enseignement de la chimie. Si les inventaires publiés ne répondent pas aux exigences de votre cours, une courte évaluation personnalisée, effectuée avant ou lors de votre premier cours, vous fournira les informations nécessaires. De plus, vous pouvez poser des questions sur les motivations et les attentes des étudiant·es dans cette même évaluation.
En discutant avec d’autres enseignant·es de votre section ou en vous référant aux descriptions des autres cours obligatoires ou recommandés des étudiant·es, vous pourrez également avoir une idée de leurs possibles connaissances et compétences antérieures.
Les informations sur les connaissances et les compétences antérieures des étudiant·es peuvent vous permettre d’adapter votre cours et de vous assurer que votre enseignement est suffisamment stimulant et pertinent. Puisque chaque groupe est différent, vous devrez peut-être adapter votre cours pour qu’il réponde au mieux aux besoins spécifiques de chaque groupe d’étudiant·es.
Chaque établissement a son propre environnement et sa propre culture d’apprentissage et d’enseignement, ce qui suppose certaines attentes implicites et explicites. Bien qu’il existe de grandes différences entre les étudiant·es et entre les cours, voici certaines caractéristiques de la culture pédagogique à l’EPFL :
- Les étudiant·es s’attendent souvent à recevoir des supports de cours (polycopiés). Les meilleures pratiques consistent à les rédiger de manière claire, sans fautes de frappe (notamment dans les formules) et en ne couvrant que le contenu du cours. Voir « Comment produire votre propre polycopié ».
- Certains étudiant·es ne prennent pas de notes pendant les cours. Cependant, comme il a été démontré que les étudiant·es qui prennent des notes manuscrites ont tendance à avoir de meilleurs résultats que celles et ceux qui n’en prennent pas ou qui les tapent au clavier, il est peut-être préférable de les encourager à prendre des notes à la main. Voir « Prise de notes ».
- De nombreux étudiant·es se sentent à l’aise dans la résolution de problèmes écrits bien définis, mais moins avec des problèmes ou des contenus ouverts ou plus vagues. Les meilleures pratiques proposent de les assister dans un premier temps, puis d’augmenter l’ambiguïté des problèmes progressivement.
- Seuls certains étudiant·es lisent les ouvrages de référence autres que le polycopié, et cela nécessite généralement que l’enseignante ou l’enseignant rende explicite la pertinence de la ressource par rapport au contenu du cours.
Pour mieux comprendre la culture d’enseignement et d’apprentissage de votre propre section, vous pourriez discuter avec :
- vos collègues : que vous pouvez trouver via le plan d’études ou l’horaire des cours par classe,
- la directrice, le directeur, l’adjointe ou l’adjoint de section,
- une conseillère ou un conseiller pédagogique du CAPE.
Vos étudiantes et étudiants ont une charge de travail importante et doivent décider des priorités en fonction de leur temps. En les aidant à se familiariser avec la matière et en rendant sa pertinence plus explicite, vous les aiderez à accorder à votre cours la priorité adéquate.
Pour ce faire, vous pouvez :
- Mettre en évidence les aspects intrinsèquement intéressants du cours. En attirant l’attention des étudiant·es sur ces aspects, vous stimulerez leur intérêt intellectuel. L’un des outils les plus efficaces à votre disposition est votre enthousiasme contagieux pour votre sujet. Lorsque les étudiant·es constatent que votre passion est sincère, cela contribue à capter leur attention.
- Donner du sens à votre cours. Considérez votre groupe d’étudiant·es et leurs futures carrières potentielles. La pertinence de votre cours par rapport à leurs besoins futurs les aidera à apprécier la valeur pratique de votre cours et son lien avec la vie réelle. Identifiez si un cours est fondamental pour leur formation professionnelle et soulignez son importance en tant que complément aux autres cours qui composent leur programme d’études.
- Aider les étudiantes et les étudiants à faire le lien avec votre cours. Parlez des motivations actuelles qui amènent vos étudiant·es à être dans votre classe. Tenez compte de leur parcours ou de leurs projets professionnels et utilisez des exemples basés sur leurs expériences passées ou leurs attentes futures pour les aider à mieux les mettre en lien avec votre enseignement.
Veillez à ce que ces points soient abordés clairement et fréquemment, afin que les étudiant·es restent motivés à exceller dans votre cours.
Un cours est beaucoup plus motivant pour les étudiantes et les étudiants lorsqu’ils sont activement impliqués dans leur éducation. Il existe de nombreuses façons de stimuler cet engagement. La technologie peut également être facilement utilisée dans ce but.
Voici quelques idées pour vous aider à accroître l’implication des étudiant·es :
- augmenter la part d’apprentissage actif dans votre classe. Voir « Apprentissage actif » ;
- engager la discussion avec les étudiant·es et étudiants au sujet du feedback qu’elles et ils ont donné concernant votre enseignement. Voir « Feedback des étudiantes et des étudiants sur l’enseignement » ;
- parler avec les délégué·es. Voir « Déléguées et délégués de classe ».
Vous trouverez d’autres idées pour favoriser l’engagement des étudiant·es et développer l’interactivité en classe dans la section « Enseignement et apprentissage fondés sur des preuves ».