Carrières dans l’industrie du sport
Le sport offre de nombreuses opportunités de carrière aux diplômés de l’EPFL. L’évolution des équipements, l’intégration toujours plus poussée des technologies pour la formation, le suivi des performances ou la diffusion de contenus nécessitent le recours à des experts issus des programmes de formation de notre École. Ces nouvelles voies se développent rapidement.
Témoignages
2023
Quelle est votre parcours dans le monde professionnel sportif ?
La transition s’est faite durant mes études déjà. En parallèle à mon parcours à l’EPFL, j’étais très impliqué comme naviguant au Centre d’Entraînement à la Régate (CER) à Genève. J’y ai peu à peu pris plus de responsabilités et j’ai repris l’administration de ce centre une fois diplômé. Ensuite, les choses se sont succédé assez naturellement. Au travers de cette structure, j’ai eu l’occasion de conduire plusieurs projets d’équipes sportives avec un groupe de passionnés. Nous avons eu la chance de monter une équipe pour participer au championnat de D35 avec des résultats assez fous puisque nous avons gagné les grandes épreuves lémaniques, comme le Bol d’Or et la Genève Rolle et remporté le championnat de série.
C’est dans ce contexte que j’ai eu les premiers échanges avec notre partenaire principal. Après 4 ans au CER, nous avons créé un nouveau projet consistant à monter une équipe professionnelle pour naviguer sur des championnats internationaux avec les bateaux les plus pointus du moment. Notre objectif était d’offrir la possibilité à de jeunes navigateurs de faire leurs armes et d’accéder au monde de la voile professionnelle. Nous avons monté la structure Realteam qui fête ses 10 ans et avons conduit des projets en Extreme 40, Flying Phantom et GC32. Cette expérience sur les multicoques de course et les bateaux à foils nous a permis d’intervenir dans la conception de la nouvelle série de multicoques volants lémaniques, les TF35, sur lesquels nous régatons actuellement.
Depuis 2020, pour partager notre passion de la voile sur le Léman, nous avons également fondé une association, Léman Hope, qui soutient les jeunes en rémission du cancer en leur offrant un boost de confiance à travers la voile et la compétition.
En quoi vos études à l’EPFL vous ont été utiles dans votre carrière ?
En dehors de la navigation, mon activité est assez variée, avec des parties administratives, financières et direction de projet. S’il n’y a pas de lien direct avec les études d’architecture que j’ai faites à l’EPFL, je dirai qu’il y a malgré tout de nombreux apprentissages que j’ai pu mettre en œuvre.
Le premier point qui me vient à l’esprit, c’est l’esprit critique, la capacité à analyser un projet en profondeur, identifier les priorités et les ressources nécessaires à mettre en œuvre pour le faire aboutir. Je pense également qu’à l’EPFL nous apprenons également très rapidement à gérer notre temps et à trouver le moyen de se focaliser sur les éléments les plus importants pour réussir nos études. C’est d’autant plus vrai dans mon cas où j’ai continué à régater tout en faisant mes études. Cette capacité à prioriser les actions est très utile dans les projets que je mène aujourd’hui. Et finalement la capacité à argumenter. Les rendus d’architecture sont de très belles opportunités pour apprendre à défendre un projet.
Quel est votre plus beau souvenir à l’EPFL ?
Je dirai que c’est ma première critique architecturale. En fait, c’est le premier projet que tu portes intégralement. Tu n’es plus dans une posture d’apprenant qui va répéter ce qu’on lui enseigne, mais dans celle d’un entrepreneur qui a créé quelque chose et qui va le défendre. C’est une des premières fois ou tu t’appropries autant ton projet. Face à un panel d’experts de renom, tu dois argumenter, défendre le sens de tes choix, convaincre. Ce n’est pas évident, mais au final, ça te donne confiance dans tes capacités. Et depuis, c’est le cœur de mon métier.
Si vous aviez un conseil à donner à de jeunes étudiants, ce serait lequel ?
Je pense qu’il faut profiter des études pour développer sa passion. Le choix du domaine dans lequel on se lance est primordial. Les études c’est un moyen de construire de la connaissance dans un domaine qu’on aime et d’alimenter ta passion. C’est génial quand tu peux en faire ton métier à la fin.
Quels liens pensez-vous pouvoir construire avec l’EPFL dans votre position actuelle ?
En fait, depuis quelques années j’ai envie d’amener encore plus de valeur ajoutée aux projets que je conduis. Je me suis demandé comment je pouvais faire bénéficier la société des expertises que nous avons construites ces dix dernières années. Léman Hope c’est un premier moyen de partager notre passion. Je pense que nous avons également une carte à jouer pour amener nos expertises en lien avec les bateaux volants dans le domaine de la mobilité douce. A l’EPFL, il y a depuis de nombreuses années des projets de de bateaux motorisés sur foils. Je pense qu’il y a de belles synergies à trouver entre nos expertises d’exploitation de bateaux complexes et les projets de développements que mènent les étudiants et les laboratoires de recherche.
Dernièrement, je me suis rapproché de l’EPFL pour voir les possibilités de collaborations, et je suis enthousiaste quand le vois toutes les opportunités qui existent. Je pense que nous avons une vraie opportunité de développer des projets qui contribuent à construire de la connaissance dans ce milieu en plein développement, offre des perspectives d’emploi pour les jeunes diplômés et participe au rayonnement de la région sur le plan international.
Quels sont les types d’expériences que vous recherchez dans ces échanges ?
On a une grande expérience opérationnelle sur des bateaux volants. Nous pouvons amener le savoir-faire pour l’exploitation et l’optimisation. Nous avons encore besoin d’expertises scientifiques et des compétences d’ingénierie dans des domaines comme les matériaux, la mécanique des fluides, la propulsion, le développement de chaines énergétiques, le choix et la gestion des sources d’énergie. Toutes ces expertises sont disponibles à l’EPFL et il y a déjà des étudiants qui travaillent sur ces sujets.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire partie d’une équipe de compétition sportive ?
J’étais à un moment dans mes études où je voulais faire quelque chose des mes mains, et pendant les 2 années précédant mon investissement dans l’association, je voyais ce bateau à foil (bifoiler de hydrocontest EPFL) voler de manière stable et gracieuse alors qu’il aurait dû tomber. Je pense que c’est donc la volonté de mettre la main à la pâte combinée avec une admiration pour la technique développée par l’équipe. Je pense que la compétition est un super moteur pour pousser les idées au bout du bout, et un moyen de les valider.
Est-ce un souhait que vous aviez déjà en démarrant vos études d’ingénieur ?
Je n’avais pas la volonté de faire de la compétition, mais envie une de me confronter à des défis à relever. La compétition mécanique est finalement qu’une façon de fabriquer des problèmes tout en pouvant éprouver les solutions.
Comment avez-vous mis à profit vos années sur le campus pour vos former au mieux à ce genre de défi ?
J’ai gardé un oeil intéressé aux différentes disciplines de ma filière (GM), pour avoir une vision d’ensemble d’un système, éviter de me spécialiser dans un domaine et me fermer aux autres.
Quels ont été les projets particulièrement marquant au cours de vos études ?
Rien de ce que j’ai pu faire qau cours de mes études ne s’approche de ce que j’ai vécu en faisant parti de cette équipe de SSB en terme de diversité. La grande quantité d’enseignement technique en discutant avec les collègues pour trouver la solution qui convient à tous, la gestion des différentes façon de travailler et niveaux d’implications, la gestion du temps, ce sont des apprentissages qui laissent des traces, rentrent parfois au forceps mais laissent des souvenirs fort.
Auriez-vous une anecdote, une histoire qui vous a particulièrement marqué ?
Je crois que je cite toujours la même anecdote, mais à mon sens elle synthétise tout. C’était notre première compétition, dans la final de la partie 1V1 qui se joue en 3 courses. On avait fait bonne impression sur toutes les courses précédentes, on était contre l’équipe à battre (multiple vainqueur) et à la fin de la première course, une marche arrière trop puissante casse un élément important du bateau. La première réaction est que toute l’équipe se concentre sur la casse. On avait en parallèle des virages qu’on aurait voulu prendre plus serré. A ce moment, un rappel est lancé sur ce point et l’équipe s’organise autour de ces 2 objectifs. La pièce est réparée juste à temps avec les moyens du bord, et une piste a été trouvée pour améliorer les virages. Cela n’a pas suffit à nous faire gagner, mais voir cette équipe qui travaille en parallèle sous pression est un souvenir intense.
Quels sont les apprentissages qui vous ont été les plus utiles pour votre passage dans la vie professionnelle ?
Je suis resté dans le milieu naval donc je me sers de beaucoup des connaissances techniques dans mon domaine, mais aussi dans d’autres comme l’électronique, ce qui permet de mieux comprendre le point de vu de ces personnes maintenant, et dans une moindre mesure de l’appliquer moi-même. Et évidemment, une façon de travailler en équipe, d’être à l’écoute et de communiquer qui transparaissent aujourd’hui.
Quels seraient vos conseils pour un étudiant qui voudrait suivre votre voie?
Qu’il faut se faire confiance, la passion et l’envie sont d’incroyables moteurs et si elles sont là, il faut les suivre, prudemment d’abords puis si cela fonctionne, on plongera dedans. Puis, cela s’applique partout mais on a tendance à l’oublier, s’exprimer lorsque quelque chose ne fonctionne pas et s’exprimer quand quelque chose fonctionne bien. “Positive feedback goes a long way”
Sur quelles recherches repose le développement de votre startup ?
Le développement de notre start-up découle de la recherche postdoctorale que je menais sur les troubles musculosquelettiques. J’ai travaillé en tant que chercheur pour l’Université d’Oulu (Finlande), avec de fortes collaborations avec des hôpitaux pour les tests cliniques et des centres vétérinaires pour l’expérimentation animale. Sur la base des découvertes scientifiques et des discussions avec des chirurgiens orthopédistes, nous avons identifié un besoin non satisfait que nous souhaitions combler avec Sensemodi. Nous avons réalisé des tests pilotes et une validation préliminaire de notre approche auprès de patients en Finlande jusqu’en 2019, date à laquelle nous avons décidé de participer à MassChallenge Switzerland, un accélérateur de startups situé à Lausanne. Durant cette période, nous nous sommes familiarisés avec le milieu des entrepreneurs et sommes entrés en contact avec l’écosystème startup de l’EPFL, que nous avons identifié comme une belle opportunité pour poursuivre notre parcours.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
En tant que chercheur en biomédecine, j’ai souvent ressenti que les développements technologiques et les découvertes rapportées dans la littérature étaient sous-exploités dans les pratiques cliniques. Je voulais apporter un changement et créer quelque chose qui pourrait être utilisé à la fois pour aider les praticiens et les patients. Même si j’ai toujours aimé la recherche et rédiger des articles avec de nouvelles découvertes, je trouve que créer un produit avec des applications concrètes basées sur ces études est très gratifiant.
Quelles sont vos relations actuelles avec l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) ?
En 2020, grâce à un Innogrant EPFL et au soutien du Prof. Kamiar Aminian, nous avons eu la chance de rejoindre le Laboratoire de Mesure et d’Analyse des Mouvements (LMAM). Cette opportunité nous a aidé à traverser la période COVID qui a eu de lourdes répercussions sur nos expérimentations cliniques. Suite à ce séjour au LMAM, nous avons rejoint le Laboratoire des Systèmes Embarqués (ESL) – sous la direction du Prof. David Atienza – et avons obtenu un projet d’innovation Innosuisse en 2022 dans le cadre d’une collaboration entre ESL et la Schulthess Klinik de Zürich. Au cours de ce projet, nous avons déposé un nouveau brevet et amélioré notre matériel qui est actuellement testé auprès de 120 patients. Parallèlement à ce projet axé sur les affections du genou, notre matériel est testé pour d’autres applications médicales non liées aux troubles musculosquelettiques, élargissant ainsi les possibilités d’utilisation de notre plateforme.
Quelles compétences avez-vous acquises à l’EPFL et qui vous ont été les plus utiles pour démarrer votre entreprise ?
Rejoindre l’EPFL a permis de développer certains aspects de la technologie, notamment la partie électronique embarquée qui est une spécialité de l’ESL. De plus, l’accès à l’écosystème des startups de l’EPFL nous a permis d’entrer en contact avec des acteurs clés du domaine, ce qui a soutenu la discussion et la collaboration avec différents instituts.
Comment envisagez-vous votre relation avec l’école dans le futur ?
Comme nous avons plusieurs projets en cours qui utilisent la plateforme Sensemodi, nous prévoyons de poursuivre nos collaborations pour aller de l’avant avec eux. Nous prévoyons également des demandes de financement conjointes entre Sensemodi et l’ESL, pour développer et tester davantage la partie analytique de notre solution et l’utiliser dans différents domaines.
En quoi l’écosystème de la région vous accompagne-t-il dans le développement de votre projet ?
La région nous a aidé à développer notre modèle économique et nous a fourni un encadrement pour accompagner notre startup. Nous avons par exemple fait partie du programme d’accélération Vanguard en partenariat avec Biopôle et avons assisté à de multiples séances de mentorat organisées par le Venturelab pour nous guider dans les différentes facettes de l’entrepreneuriat. Nous avons également participé à différents événements organisés par l’EPFL comme le Startup day, l’Engineering day ou encore les Jours Santé EPFL, qui nous ont donné accès à un public cible pertinent.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant créer sa propre entreprise ?
Tout d’abord, se familiariser avec l’écosystème startup et participer aux différents événements organisés par l’EPFL et par la région. Un facteur clé est de parler à d’autres entrepreneurs et de comprendre exactement quels sont les engagements personnels nécessaires pour démarrer une entreprise. Enfin, s’assurer qu’il existe un réel besoin pour le produit/service, car toutes les bonnes idées ne peuvent pas conduire à de grandes entreprises s’il n’y a pas de clients.
2022
Quelle est votre fonction actuelle ?
Je suis actuellement ingénieure structure chez Alinghi Red Bull Racing, Challenger de la 37ème America’s Cup.
Faire partie d’une telle équipe, c’est un peu un rêve réalisé, est-ce que c’était un but lors de vos études ?
Travailler pour l’America’s Cup fait en effet partie des graals de l’ingénierie navale tant ces bateaux sont un condensé de technologie. En tant qu’étudiante passionnée de voile, j’en rêvais forcément mais cela paraissait dans un premier temps inatteignable. Au-delà des compétences, il faut pouvoir rencontrer les bonnes personnes au bon moment et savoir saisir les opportunités quand elles se présentent. Le moment des études permet cependant de mettre un maximum de chances de son côté.
Comment avez-vous mis à profit vos années d’études pour parvenir à ce poste ?
Le choix de l’EPFL n’a pas été anodin dans mon cursus. L’EPFL avait été impliqué dans les précédentes campagnes d’Alinghi, dans le projet d’Hydroptère et offrait aux étudiants la possibilité de participer à l’Hydrocontest, un concours international axé sur l’efficience énergétique maritime. Il y avait donc déjà de forts liens avec le monde naval. Dès mon arrivée en Bachelor à l’EPFL, j’ai intégré l’Hydrocontest EPFL Team et y suis restée jusqu’à mon stage de Master. Cette implication dans un projet plus appliqué que les cours magistraux a été extrêmement formatrice : on y rencontre des étudiants et professeurs intéressés par le même sujet, on apprend à gérer un projet de A à Z, on peut mettre en pratique les apprentissages théoriques et on suit son développement sur plusieurs années, avec ses hauts et ses bas. C’est lors de ces années que j’ai notamment rencontré les co-fondateurs de SP80, ce projet pour battre le record du monde de vitesse à la voile. Cette 2ème aventure, de plus grande envergure, a été une excellente opportunité pour continuer à me professionnaliser à la fin de mes études.
Quel est votre plus beau souvenir à l’EPFL ?
J’ai beaucoup de très bons souvenirs à l’EPFL, que ce soit lors de victoires avec l’Hydrocontest EPFL Team, lors de nuits blanches avec SP80 pour finir un projet ou lors de soirées à Satellite pour refaire le monde de la voile autour d’une bière !
Si vous aviez un conseil à donner à de jeunes étudiants, ce serait lequel ?
De s’impliquer au maximum dans un projet interdisciplinaire qui vous passionne. C’est le meilleur moyen de se développer personnellement, de faire de belles rencontres et d’apprendre d’autres compétences. Ces projets permettent de lier travail, détente et passion tout en se formant pour l’avenir et le monde du travail.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière professionnelle ?
J’ai toujours eu un peu de mal à projeter… Donc pour l’instant je ne me pose pas trop de questions et j’essaie de profiter au maximum de chaque instant de cette magnifique aventure avec Alinghi Red Bull Racing.
Interview réalisée en Octobre 2022
2021
Quelle est votre fonction actuelle ?
J’occupe actuellement une fonction d’ingénieur développement produits au sein du Nidecker Group. Je suis responsable de plusieurs projets innovants avec des développements à long terme sur des produits relatifs à la pratique du snowboard et participe également activement à d’autres projets techniques futurs du groupe.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé mon parcours professionnel dans une start-up de l’EPFL qui avait pour objectif de développer les processus de production de composites techniques pour l’industrie automobile. Ça a été une bonne école mais c’est un domaine où les développements prennent beaucoup de temps. Passionné par le sport et la voile notamment, j’ai sauté deux ans plus tard sur l’occasion d’intégrer le bureau d’étude de l’Hydroptère (devenu par la suite Hydros) lorsque celui-ci a ouvert à l’EPFL Innovation Park. Cette expérience a été très enrichissante, avec des boucles de développement super rapides et à la pointe de la technologie des composites. Hydros a été une expérience incroyable et vraiment formatrice, de pouvoir gérer des développements allant du concept, au dessin 3d puis au suivi de production et finalement aux tests sur l’eau à faire soi-même. Il y a 5 ans, avec le départ du bureau Hydros à Dubaï, j’ai intégré le groupe Nidecker, actif principalement dans le monde du snowboard, qui me permet de rester dans une de mes passions et de gagner en expérience sur la partie business du développement de produits.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
La filière sciences des matériaux que j’avais suivie à l’époque m’a permis d’acquérir un bagage technique avec notamment une très bonne culture générale sur les différents matériaux existants, leurs propriétés, ainsi que leurs différents processus de mise en œuvre. Cette formation ainsi que l’EPFL de manière plus générale, m’ont également donné les outils et la structure nécessaires à relever et mener des projets techniques de leur mise en place jusqu’à leur réussite.
Quel est le produit que vous rêveriez de développer ?
Je rêve de développer un jour un produit de loisir qui n’ait absolument aucun impact écologique de sa fabrication jusqu’à son élimination…
Votre plus belle réussite professionnelle dans le secteur du sport ?
Le record du monde de vitesse à la voile que nous avons battu avec l’hydroptère en 2009, fruit du travail d’une superbe grande famille de passionnés et réalisé sur un bateau optimisé par notre équipe R&D interne.
Interview réalisée en mars 2021
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je travaille dans l’équipe de la durabilité du Comité International Olympique (CIO), en tant que Senior Manager. Ayant rejoint le CIO en 2016, j’ai contribué à l’élaboration de la première stratégie de durabilité de l’organisation, qui avait pour but de renforcer le niveau d’ambition du CIO en matière de durabilité. Avec mes autres collègues, je travaille désormais à la mise en œuvre de cette stratégie au niveau de l’institution elle-même, des Jeux Olympiques et du Mouvement olympique – qui comprend notamment les fédérations de sport internationales et les comités nationaux olympiques. Au quotidien, il s’agit de gérer une multitude de projets tels que le plan climat, la politique d’achats responsables et les échanges avec les fournisseurs à ce sujet, des études sur des sujets d’innovation durable, l’élaboration de guides méthodologiques pour nos parties prenantes, etc. Et ces dernières années, j’ai eu la chance de contribuer au projet passionnant qu’a été la construction de notre nouveau siège selon des normes de durabilité très élevées.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi une formation d’ingénieure chimiste à l’EPFL (actuel Master en génie chimique). Etant passionnée par les questions d’écologie, je me suis orientée vers la chimie de l’environnement en dernière année, puis j’ai suivi un cours de Master en Management de l’Environnement à MinesParisTech. J’ai travaillé 15 ans dans le conseil en environnement, à Paris et Londres, d’abord dans une grande société d’ingénierie (AECOM) puis dans un petit bureau d’études (Bio Intelligence Service) et enfin chez Deloitte. En 2015, je suis revenue en Suisse avec l’intention de découvrir autre chose, et j’ai eu l’opportunité de rejoindre le CIO dans une équipe en création.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparée à votre carrière ?
Mes études à l’EPFL m’ont apporté de nombreux outils et un savoir-faire pour aborder des problèmes complexes, qu’ils soient de nature scientifique ou autres. La chimie étant présente partout, mon cursus de base s’est révélé utile dans de nombreuses situations et encore aujourd’hui quand il s’agit de calculer des bilans carbone. Sur le plan humain, le fait d’avoir étudié dans un environnement international tel que l’EPFL a été un atout majeur pour la suite de ma carrière, élargissant le champ des possibles.
Le sport, pour vous, c’est…
D’abord une grande source d’inspiration ! Je suis convaincue que les valeurs véhiculées par le sport et les bienfaits physiques et mentaux liés au sport peuvent contribuer à un monde meilleur. Et en matière de durabilité, il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine, donc c’est passionnant.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL?
Suite à diverses collaborations ponctuelles (notamment avec la faculté d’architecture dans le cadre de la construction de notre nouveau siège), le CIO et l’EPFL ont signé un protocole d’accord en 2019 pour faciliter la collaboration sur divers sujets d’innovation liés au sport et à la durabilité. Par exemple, nous avons travaillé avec le Smart Living Lab (Prof. Fivet) et le laboratoire EAST (Prof. Fröhlich) de la Faculté d’Architecture pour créer un think tank qui promeut l’innovation durable dans le domaine des infrastructures sportives, tandis que le laboratoire LEPA (Prof. Girault) nous a conseillé lors de l’installation d’une station hydrogène pour notre flotte de véhicules.
Interview réalisée en mars 2021
Quelles sont vos activités actuelles ?
Après 30 ans d’activité à la Direction de Decision SA où j’ai travaillé pour le sport, je m’offre du temps libre pour faire plus de sport et en particulier du vélo. Parallèlement, j’ai créé un bureau de consultant, Niveole SARL, qui me permet de valoriser l’expérience acquise toute ces années de manière ponctuelle et peu chronophage. Je suis également encore actif dans plusieurs conseils d’administration.
Quel est votre parcours ?
J’ai obtenu un diplôme EPFL d’ingénieur mécanicien en hydraulique en 1981. Au cours de mes études, j’ai participé notamment avec mon camarade Franck Riboud à un projet de semestre pour le développement d’une planche à voile. On l’a imaginée, simulée numériquement puis construit une maquette, mené des tests en bassin de carène, et finalement réalisé un prototype qui nous a permis de valider les hypothèses en naviguant dessus. Ce projet nous a permis de passer entre les silos des différentes sections, ce qui ne se faisait pas à l’époque. A notre échelle, c’était un premier projet interdisciplinaire et je suis heureux de voir que l’EPFL offre désormais cette opportunité aux étudiants grâce aux projets MAKE.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
J’ai toujours été passionné de voile et très actif en compétition. A la sortie de mes études, je me suis engagé dans la course autour du monde en équipage sur Disque d’Or 3. 135 jours de compétition en mer. A mon retour, nous avons décidé avec les membres du Swiss Ocean Racing Club de créer Decision SA pour construire le bateau UBS Switzerland destiné à cette compétition. A l’époque je pensais passer 2 à 3 ans dans cette activité et reprendre mon activité d’ingénieur hydrodynamicien. L’avenir m’a donné tort, ma passion de la voile et de la compétition est devenue mon métier et j’ai fait toute ma carrière dans cette entreprise.
Si je n’avais pas fait l’EPFL, je n’aurais jamais réussi à mener cette carrière. Cette école permet d’avoir une vision globale et holistique, les compétences que l’on y acquiert permettent d’appréhender une problématique dans sa globalité.
Quel est votre plus grand souvenir professionnel de sport ?
Enfant je rêvais de construire des bateaux. J’ai participé à la fabrication des deux premiers à 16 ans, il s’agissait d’Optimists que j’avais fabriqués pour mes deux sœurs. Mais même dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais osé imaginer réaliser un bateau pour la Coupe de l’America. Alors en construire plusieurs et contribuer deux fois à la victoire du team Alinghi, ça m’a réellement permis de combler mes rêves les plus fous.
Interview réalisée en mars 2021
Quelles sont vos activités actuelles ?
J’ai accompagné les nouveaux actionnaires du Lausanne Hockey Club dans les discussions qui ont mené à la reprise du club en mai 2020. Mes activités sont essentiellement centrées sur la gestion et la réorganisation du groupe dans le contexte actuel particulier afin d’être prêt pour la reprise – notamment des activités événementielles au sein de la Vaudoise Aréna – que l’on espère prochaine.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé ma carrière professionnelle en marge de mes études à l’EPFL, en travaillant pour une start-up active dans les réseaux mobiles. J’ai ensuite fait mon Master en entreprise à l’UBS, ce qui m’a convaincu à poursuivre dans le domaine financier. J’ai alors rejoint un Family Office à Genève, en tant qu’analyste Hedge Fund, où j’ai évolué pendant près de huit ans dans la gestion d’investissements. Par la suite, mes activités de conseil auprès de clients en Europe et au Moyen-Orient, notamment dans le cadre de transactions dans le sport et la technologie, m’ont permis de renouer avec mes études premières.
Qu’est-ce qui vous a fait bifurquer du milieu financier au domaine sportif?
La finance, notamment le capital-investissement, touche un domaine d’activités très large, et c’est donc assez naturellement que ce virage s’est opéré au gré de ces dernières années, même si c’est la première fois que mes fonctions m’amènent à être directement impliqué au jour le jour dans le domaine sportif. Le fait d’avoir participé à la transaction de rachat du club a bien évidemment précipité les choses.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
Ayant fait des études classiques, l’EPFL m’a donné la chance d’envisager des études d’ingénieur sans forcément avoir fait les études scientifiques préalables. Outre le bagage mathématique, les études que j’ai suivi en Système de Communications m’ont permis d’acquérir une rigueur et une logique qui m’ont suivi tout au long de ma carrière. Mes connaissances acquises à l’EPFL se révèlent particulièrement précieuses en ce moment, alors que nous entamons une transition des outils digitaux au sein du LHC.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL?
Le LHC a plusieurs projets concrets en collaboration avec l’EPFL et les startups liées à l’école, notamment dans le domaine sportif (solutions de tracking des joueurs et du puck, entrainement physique et récupération par exemple).
Interview réalisée en mars 2021
2020 Nov. Lausanne HC. “Comment le LHC s’adapte à sa nouvelle dimension”
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je travaille actuellement sur un projet de startup visant à améliorer la prise en charge des impacts crâniens dans le sport. Notre objectif est d’intégrer des technologies d’analyse du mouvement, développées à l’EPFL, dans des casques connectés et ainsi prévenir des conséquences associées avec la répétition d’impacts à la tête.
Quel est votre parcours ?
J’ai débuté mon parcours de façon un peu atypique avec un CFC en informatique à la Division technique de Porrentruy, puis des études Bachelor et Master en systèmes de communication à l’EPFL, en passant par l’université d’État de l’Iowa (États-Unis). J’ai réalisé mon projet diplôme avec une startup issue de l’EPFL (GaitUp) qui s’est poursuivi par un doctorat au Laboratoire de Mesure et d’Analyse du Mouvement (LMAM), supervisé par Prof. Kamiar Aminian, et terminé en Mai 2020. Durant mon PhD, j’ai eu la chance de participer à divers projets interdisciplinaires, notamment au développement d’une prothèse de pied pour le CICR.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
Les connaissances et l’expérience acquise durant mon cursus EPFL sur des technologies de pointe, notamment en informatique, systèmes de communication, et traitement de signaux, me permettent aujourd’hui d’entreprendre un projet de startup regroupant tous ces domaines ; utiliser des capteurs interconnectés, avec une communication sans-fil, interprétant les données mesurées grâce à des algorithmes de pointe afin de les rendre accessible au grand public, le tout en sauvegardant les données sensibles sur des serveurs sécurisés. De plus, l’EPFL permet de garder un équilibre entre études et activités annexes ; une nécessité et réelle richesse selon moi. Ainsi, à travers différents engagements, j’ai pu acquérir des connaissances en gestion d’une structure associative qui me servent aujourd’hui dans mon projet entrepreneurial.
Pourquoi lancer une startup dans le domaine du sport?
Le sport nous concerne toutes et tous, peut-importe le niveau de pratique. Il constitue un enjeu de santé publique important, à la fois par les bienfaits sur notre santé physique et mentale, mais aussi par les traumatismes qui peuvent en résulter. Ayant pratiqué des sports de contacts pendant plusieurs années, j’ai été confronté à la problématique des commotions et à leurs conséquences sur le quotidien de jeunes athlètes. Les conséquences associées aux traumatismes crâniens sont malheureusement encore peu comprises et le manque d’instrumentation permettant un suivi des impacts à la tête constitue un obstacle important à l’amélioration des connaissances scientifiques. C’est pourquoi j’ai décidé de lancer une startup utilisant les technologies et algorithmes développés lors de mon doctorat et ainsi proposer une solution à la gestion des commotions dans le sport. Enfin, les applications sportives, par leur accessibilité, constituent souvent une première phase de perfectionnement pour des méthodes qui peuvent ensuite être adaptées à d’autres domaines d’utilisation.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL ?
Notre projet a obtenu une bourse de l’EPFL afin que nous puissions poursuivre le développement du système de mesure et évaluer les différentes opportunités pour notre technologie. Grâce à ce soutien, nous avons non seulement accès aux infrastructures et savoir-faire du laboratoire hôte (LMAM), mais aussi à tout un écosystème de connaissances mis à disposition des startups par l’EPFL. De plus, les efforts de promotion de l’innovation dans le domaine du sport et le réseau de partenaires développé ces dernières années par l’EPFL, facilitent le rayonnement de notre projet et la mise en place de collaborations.
Interview réalisée en mars 2021
Quelles sont vos activités actuelles ?
Depuis janvier 2019, je suis Team Principal et Managing Director de la Scuderia Ferrari. J’ai déménagé en Italie après avoir obtenu mon diplôme à l’EPFL et je suis basé à proximité de Reggio Emilia depuis lors.
Quelle est votre parcours ?
J’ai obtenu mon Bachelor en ingénierie mécanique à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne en 1994, je vivais en Suisse à cette période. J’ai fait un master en ingénierie automobile pendant neuf mois à l’université de Modène et de Reggio Emilia. Grâce à ce master, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Ferrari en 1995, ce qui était un rêve devenu réalité. J’ai été immédiatement affecté au département Formule 1, en tant qu’ingénieur des moteurs d’essai au sein de l’équipe d’essai. Je me souviens que Jean Alesi et Gerhard Berger pilotaient pour la Scuderia à l’époque. J’ai travaillé chez Ferrari depuis lors, remplissant par la suite le rôle d’ingénieur moteur au sein de l’équipe de course avec Eddie Irvine d’abord, puis Michael Schumacher jusqu’en 2004, date à laquelle j’ai assumé la responsabilité de tous les moteurs de course et ensuite, en 2007, le rôle d’ingénieur moteur en chef, course et montage. Puis, en 2009, j’ai été nommé chef des opérations moteur et KERS, avant de devenir directeur adjoint, moteur et électronique en octobre 2013, puis chef des opérations, unité de puissance. Le 27 juillet 2016, j’ai été promu Chief Technical Officer de la Scuderia Ferrari et enfin, depuis le 7 janvier 2019, je suis Managing Director Gestione Sportiva et Team Principal Scuderia Ferrari Mission Winnow.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
Je garde un très bon souvenir de mon passage à l’EPFL et quand je repense à cette époque, c’est toujours avec beaucoup de plaisir. L’École m’a permis d’acquérir de solides connaissances techniques, également acquises et améliorées par une formation pratique précieuse dans plusieurs laboratoires axés sur plusieurs disciplines, ce qui a permis une intégration très rapide et sans heurts dans mon premier emploi et, sans aucun doute, un bénéfice tout au long de ma carrière. Je suis né et j’ai grandi en Suisse, j’ai fréquenté des écoles suisses, ce qui, je crois, m’a appris une approche assez structurée, en termes de planification du temps et de planification tout court. Enfin, en dehors de tout cela, je dois dire que l’EPFL a été l’endroit où je me suis aussi fait beaucoup de bons amis, dont certains avec lesquels je suis encore en contact après plus de 20 ans !
Quel est l’avenir de la Formule 1 ?
La Formule 1 est un sport incroyable qui compte des millions de fans passionnés dans le monde entier. C’est le summum du sport automobile grâce à sa technologie de pointe et il y a très peu de sports qui peuvent vous procurer autant d’excitation. Au cours des dernières années, l’actuel détenteur des droits de la Formule 1, Liberty Media, a mis en place un plan de développement durable ambitieux visant à obtenir une empreinte carbone « net-zero » d’ici à 2030. L’objectif précis du sport est de devenir neutre en carbone à cette date. Liberty a également réfléchi aux moyens de rendre le sport plus équitable et plus compétitif. L’été dernier, les dix écuries ont signé le renouvellement de ce que l’on appelle “Concorde Agreement”, ce qui est un très bon signe, montrant que nous sommes tous prêts à envisager positivement l’avenir de la F1. Je pense que le travail de base a été fait et qu’il s’agit maintenant de rendre la F1 encore plus spectaculaire, plus forte, et cela nécessite que nous travaillions tous ensemble. Un plafond budgétaire sur les dépenses liées aux performances des châssis a été mis en place pour cette année et les suivantes, afin de rendre notre sport plus abordable; l’objectif est de limiter les dépenses dans l’espoir de réduire l’écart entre les meilleures équipes et les autres. Les voitures sont aussi en train de subir un changement technique majeur pour 2022, ce qui signifie qu’elles seront plus simples et qu’elles pourront potentiellement courir plus facilement les unes contre les autres. La combinaison de ces deux éléments, le plafonnement du budget et le changement technique, donnera lieu à plus de batailles, plus d’équipes gagnantes et apportera plus d’excitation. Je vois un avenir sain et viable pour la Formule 1 et je pense que l’ensemble du sport est maintenant bien préparé pour atteindre ses objectifs à long terme.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL ?
Malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons rien mis en place, même si nous avons été en contact à quelques reprises par le passé. Je dois dire cependant que nous accordons toujours une attention particulière aux activités de l’EPFL et j’espère qu’à l’avenir nous trouverons une place pour une forme de coopération.
Interview réalisée en avril 2021
Quel était votre rôle lors de la dernière Coupe de l’America?
J’avais un rôle assez transverse au sein de l’équipe Luna Rossa. J’ai participé à la fois au développement du simulateur tout en étant impliqué au groupe Mécatronique qui s’occupe de tout ce qui est électrique, hydraulique et automatisation des systèmes de bord. Au sein de ce groupe je m’occupais plus particulièrement de la logique du contrôle, de la mise en service ainsi que de l’optimisation.
Quel est votre parcours ?
J’ai fait mes études à l’école Polytechnique ainsi que l’école des Ponts à Paris. Cette formation en mécanique et matériaux me destinait plus au secteur de l’énergie et des transports plutôt qu’à des voiliers high-techs en composite ultraléger. Mais j’ai saisi une opportunité et j’ai rejoint l’EPFL pour réaliser mon projet de master sur l’optimisation des foils de l’Hydroptère. A la suite de cela j’ai intégré le design team de l’Hydroptère qui se constituait à l’Innovation Park. En 2012 j’ai été contacté pour intégrer le design team de Luna Rossa afin de les aider dans l’optimisation des foils de leur AC72. Lors de la coupe suivante j’étais en charge du développement d’un simulateur chez Luna Rossa avant de rejoindre Emirates Team New Zealand en cour de campagne.
Qu’est-ce qui vous a attiré pour venir faire une partie de votre formation à l’EPFL ?
Un ami qui faisait sa dernière année de master à l’EPFL m’a parlé de l’école et du partenariat qui se mettait en place avec l’Hydroptère. Etant moi-même grand amateur de voile, j’ai vu l’opportunité de coupler mes études et ma passion. C’était très tentant, en plus de la haute réputation de l’EPFL, avoir la possibilité de travailler sur un projet concret en lien avec les laboratoires de recherche était très motivant. J’ai donc pris contact avec le professeur Deville qui gérait un des laboratoires impliqués dans le projet Hydroptère et nous avons pu définir un projet de master auquel je pouvais m’intégrer.
Quels ont été les points forts de votre passage à l’EPFL?
Au sein de l’EPFL, j’ai découvert un enseignement pragmatique avec de nombreux projets et partenariats avec des entreprises. Grâce à ces collaborations et avec les autres étudiants du laboratoire, j’ai pu passer de connaissances plutôt théoriques en mécaniques des fluides à la réponse à des problématiques très concrètes: est-ce que le foil A est meilleur que le foil B. Faire ce lien entre formation théorique et application pratique était très enrichissant.
J’ai aussi été impressionné par les installations à disposition des étudiants pour les projets. La perméabilité entre les cours et les laboratoires de recherche nous permettant d’avoir accès aux professeurs et aux doctorants en dehors des salles de classe et offrant la possibilité d’utiliser du matériel de recherche déjà pendant nos études est un véritable atout pédagogique.
Quel est votre meilleur souvenir professionnel dans le sport?
Il est difficile de départager deux souvenirs: le record de vitesse avec l’Hydroptère en 2009 et la victoire sur la coupe de l’America en 2017. Le premier car il s’agit du premier grand succès de ce projet après de nombreuses années. Le second car il s’agit de l’épreuve reine dans le domaine du design de voilier de compétition.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière professionnelle ?
Très probablement encore sur une campagne pour la prochaine coupe de l’America. Et j’espère aussi participer au ruissellement du savoir-faire développé sur la Coupe de l’America vers le domaine maritime, que ce soit dans le design des foils ou les systèmes embarqués, et pourquoi pas faire un transfert vers une nouvelle génération d’étudiants et créer de nouvelles vocations.
Interview réalisée en juin 2021
Quelle est votre fonction actuelle ?
En octobre 2019, j’ai cofondé l’entreprise SP80 dont le premier objectif est de battre le record du monde de vitesse à la voile avec un bateau innovant propulsé par une aile de kite. Nous sommes une équipe d’une quarantaine de personnes avec des statuts divers : bénévoles passionnés, employés de l’entreprise ou étudiants de l’EPFL. Mon rôle au sein de l’équipe est de gérer le développement du projet, notre stratégie, notre communication ainsi que la recherche de sponsors pour atteindre nos objectifs.
Qu’est-ce qui vous a attiré à venir faire vos études à l’EPFL ?
Ayant passé mon enfance en Bretagne, une région de France très orientée vers la mer, je suis passionné de voile et de sports nautiques. En 2013, ce sont ces passions qui m’ont amené à intégrer l’EPFL en génie mécanique. En effet, dans les années précédent mon entrée à l’EPFL, j’avais rêvé devant le record du monde de vitesse à la voile de l’Hydroptère, la victoire d’Alinghi sur l’America’s Cup ou encore le projet Vendée Globe de Bernard Stamm. Tous ces projets avaient un dénominateur commun, le développement technique en collaboration avec l’EPFL. C’est ainsi que j’ai découvert l’école et que je me suis fixé l’objectif d’y rentrer pour pouvoir travailler ensuite sur des projets importants dans le monde de la voile.
Quel est votre parcours ?
Pendant mes études à l’EPFL, j’ai eu l’occasion de participer à des projets variés. J’ai passé 6 mois au Bangladesh pour développer des matériaux composites à base de fibres de jute, effectué ma thèse de Master au Japon sur le développement de centrale solaire flottante et j’ai aussi participé à l’Hydrocontest : une compétition étudiante où notre objectif était de construire un bateau radiocommandé de 3m de long le plus rapide et efficace énergétiquement possible.
J’ai obtenu mon Master en mécanique en 2018. Puis, en parallèle d’un stage pour développer des solutions composites chez Bobst SA, j’ai consacré mon année 2019 à plusieurs traversées océaniques sur l’Atlantique et le Pacifique mais également et surtout au lancement avec 2 autres ingénieurs EPFL de mon projet de record de vitesse à la voile, SP80. Fin 2019, nous avons ainsi pu nouer un partenariat académique avec l’EPFL, puis avec un premier sponsor P&TS, ce qui nous a permis de mettre en place le projet de manière professionnel et de financer une campagne de tests avec un prototype à échelle 1/2. Entre 2020 et mi 2021, j’ai ensuite partagé mon temps entre un travail de collaborateur scientifique au sein du LPAC (laboratory for Processing of Advanced Composite) à l’EPFL et la gestion et le développement de SP80. Finalement, depuis janvier 2021, avec l’arrivée de la marque horlogère Richard Mille comme sponsor titre dans l’aventure SP80, je peux dédier l’intégralité de mon temps à SP80 et à notre projet de record du monde de vitesse à la voile.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparée à votre carrière ?
En plus des bases techniques importantes, je pense que la compétence principale que m’a donnée ma formation à l’EPFL est « d’apprendre à apprendre ». Dans mon travail actuel, je ne fais finalement pas beaucoup d’activité en lien avec ma formation d’ingénieur mécanicien et je fais beaucoup de choses que je n’ai pas appris durant mes études. Il faut sans cesse découvrir, rechercher, innover et faire au mieux. Je pense que ma formation à l’EPFL m’a vraiment aidé à développer cette capacité de chercher par moi-même des solutions, à me poser les bonnes questions, à aller chercher les informations et à les assembler correctement pour résoudre des situations inconnues. C’est pour moi vraiment indispensable pour évoluer dans le monde professionnel et notamment pour monter un projet comme SP80.
Quel est votre projet actuel et comment les apprentissages et les expériences que vous avez eues à l’EPFL vous ont préparés ?
Avec l’équipe de SP80, notre objectif actuel est de concevoir et de construire un bateau propulsé par une aile de kite et capable de pulvériser le record du monde de vitesse à la voile. Nous voulons atteindre 150km/h à la seule force du vent. Cela n’a jamais était fait, il faut innover, tout est à découvrir et c’est ce challenge qui anime l’équipe et nous fait avancer.
Un élément déclencheur lors de mes études à l’EPFL qui m’a poussé avec Xavier Lepercq et Benoit Gaudiot à nous lancer dans l’aventure SP80 est sans aucun doute l’Hydrocontest. Pour cette compétition étudiante, nous avions conçu en partant d’une feuille blanche, un petit bateau à foil radiocommandé de 3m de long. Nous avions tout à faire, des premières esquisses à la mise au point sur l’eau. C’était vraiment formateur ! En plus de cela, lors de ce projet, notre superviseur, Robin Amacher était un ancien de l’équipe d’ingénieur de l’Hydroptère, ce bateau de record qui m’avait fait rêver et qui m’avait poussé à venir étudier à l’EPFL. Voir ce rêve si proche et travailler sur un projet concret comme l’Hydrocontest m’a vraiment donné la motivation, la passion et certaines compétences pour lancer notre propre projet de record : SP80.
Que souhaiteriez-vous transmettre aux étudiants de l’EPFL ?
Aujourd’hui, avec le partenariat entre l’EPFL et SP80, plus de la moitié de notre équipe est constituée d’étudiants de l’EPFL. C’est génial et nous sommes en permanence dans la transmission !
Notre objectif avec les autres ingénieurs de l’équipe est vraiment de transmettre aux étudiants, les bonnes pratiques et compétences que nous avons appris par nous même dans le monde du travail ou de l’entreprenariat après nos études à l’EPFL. C’est bien sûr à notre échelle mais je pense que si nous arrivons à transmettre ces compétences et notre passion pour notre métier, nous pourrons aider les étudiants à se préparer au mieux pour gérer des projets en entreprise, entreprendre ou innover.
Interview réalisée en juillet 2021
Quelle est votre fonction actuelle ?
Je rentre juste de Nouvelle-Zélande, dernière étape de la campagne menée au sein de l’équipe américaine concourant pour la coupe de l’America où j’opérais en tant que responsable du système de fibres optiques. J’ai géré et fait pour eux toutes les mesures d’effort en navigation sur les pièces sensibles du bateau (des centaines de capteurs à fibre optique sont installés pour surveiller les éléments clés et les parties sensibles). Cela comportait entre autres de designer les solutions avec les apports de mes collègues ingénieurs, l’installation sur les différents composants avant de les tester mécaniquement et suivre leurs comportements en navigation. Un rôle mêlant du travail de designer et ingénieur, avec des taches bien plus pratiques, hands-on.
Quel est votre parcours ?
J’ai été mordu assez tôt par le virus de la voile. Lorsqu’il a fallu choisir une voie pour mes études, j’ai cherché quelle serait la filière qui me rapprocherait le plus des technologies appliquées au monde de la voile de compétition, et le génie des matériaux m’a paru être idéale pour cela.
A travers mes années d’études, j’ai pu appliquer plus vite que je pensais mes travaux au monde de la voile de compétition car de nombreux projets ont été proposés aux étudiants dans le cadre du partenariat scientifique EPFL-Alinghi. Très motivant et intéressant pour le jeune passionné que j’étais !
Suite aux projets de recherche faits au Laboratoire de Technologie des Composites (ex-LTC, LPAC actuel), il m’a été demandé d’aider à instrumenter des pièces du catamaran géant Alinghi 5 avec de la fibre optique et participer à leurs tests.
Les doigts sont restés coincés dans la machine, j’ai depuis pris part à trois campagnes de l’America’s Cup, toujours en tant que spécialiste du système fibre optique, tout d’abord sous la houlette de Daniele Costantini (Alinghi) pour mes débuts, puis en gérant l’intégralité du projet avec le rôle de Fiber Optic Manager (Artemis Racing et American Magic).
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
La filière en science des matériaux est connue pour former de bons généralistes de l’ingénierie, elle m’a fourni une palette de connaissances large pour comprendre les divers challenges de ce sport très mécanique et technique que nous rencontrons dans le monde de la coupe de l’America. Il a fallu bien sûr se spécialiser et apprendre un bon nombre d’autres connaissances en cours de route, comme dans beaucoup d’autres domaines. Mais justement, nous sommes préparés à cela en sortant de l’EPFL !
Qu’est-ce qui vous a permis de rejoindre une équipe de la Coupe de l’America ?
Outre le cadre idéal créé par l’EPFL et ses partenariats avec le monde du sport, il faut une certaine obstination pour provoquer la chance. Oser aller toquer aux portes s’investir et montrer sa motivation lorsque la chance se présente!
La bonne combinaison des connaissances acquises à l’EPFL m’a permis de remplir pleinement mes missions, mais c’est aussi les capacités personnelles, l’éthique et la qualité du travail fourni qui créent les répétions de possibilités. La voie suisse est aussi appréciée dans les projets internationaux !
Quel est votre meilleur souvenir professionnel dans le sport?
Difficile question ! Mes meilleurs souvenirs sont certainement les moments magiques où un nouveau bateau sort enfin du hangar, fruit de mois acharnés de travail pour près de 100 personnes. Cela se passe souvent aux premières lueurs, toute l’équipe le suit des yeux, c’est quelque chose de très fort.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière professionnelle ?
Après 10 années très intenses à travailler dans ce domaine, certes collaborant avec de nombreuses personnes mais menant seul mes opérations, j’ai à cœur d’élargir les domaines où je pourrais appliquer ces développements. Cette technologie de mesure se démocratise de plus en plus, dans les sports mécaniques et dans de nombreux projets industriels.
Cela devra passer par la création d’une structure, et peut-être par une transmission de mon expérience à de jeunes ingénieurs motivés. Cela serait une belle façon de continuer le développement cette technologie dont les applications ont entre autre été développées au sein de l’EPFL !
Les sirènes de la coupe de l’America risquent bien de recommencer à chanter bientôt également. Avec à la clé des perspectives excitantes. Mais pour cela, il va falloir être patient !
Interview réalisée en juillet 2021
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je suis responsable du département antidopage de l’ISU (International Skating Union), l’organisation faitière de patinage sur glace. Le rôle de mon équipe est de gérer la problématique de la lutte antidopage sur le plan mondial. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec la commission médicale de l’ISU et des experts externes. Nous mettons en place les procédures de test international d’une centaine d’athlètes de pointe en dehors des compétitions et nous organisons les contrôles sur une cinquantaine d’événements de la fédération. Nous faisons également le lien avec l’agence mondiale antidopage pour suivre les dernières évolutions et assurer la conformité du programme Anti-Dopage de l’ISU avec le Code mondial Anti-Dopage et les Standards Internationaux. Nous déployons également des programmes de prévention, afin de sensibiliser les athlètes à la problématique du dopage. Notre rôle n’est pas seulement de tester, mais aussi d’éduquer.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé l’EPFL en architecture, puis je me suis réorientée pour finalement diplômer en chimie en 1988. J’ai ensuite voyagé plus d’une année avant de me lancer dans mes activités professionnelles au laboratoire antidopage de Lausanne qui ouvrait ses portes à cette époque. J’y ai travaillé jusqu’en 2004, avec une pause de 6 mois durant laquelle j’ai intégré, en tant qu’experte internationale, le laboratoire antidopage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Sydney 2000. En cours d’emploi, j’ai fait un master en management de la qualité et fondé une famille. En dehors du monde de l’Anti-Dopage, j’ai travaillé 2 ans chez Firmenich à Genève dans le département qualité et enseigné math et sciences au secondaire dans diverses écoles vaudoises. Depuis 10 ans, je travaille à l’ISU, où j’ai débuté en tant que seule administratrice antidopage, cette thématique prenant de plus en plus d’importance, le groupe s’est agrandit et j’en suis actuellement la manager. Je collabore aussi avec l’AISTS (Académie internationale des sciences et techniques du sport) et de l’ISSUL (Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne) qui forment les professionnel et managers du sport de demain.
Quels ont été les points forts de votre passage à l’EPFL ?
L’EPFL est une école qui ouvre beaucoup de possibilités. C’est un environnement extrêmement stimulant qui offre de grandes opportunités d’apprentissage. Il y a également toute une palette d’activités extracurriculaires qui permettent de développer d’autres compétences. Naviguant beaucoup à l’époque, j’ai pu m’intégrer à l’équipe de régate de l’école et participer à la vie associative de l’EPFL en tant que notamment membre de l’organisation du Triathlon du Léman pour étudiants. Ces activités ont participé au développement de mes compétences organisationnelles et m’ont permis de tisser des liens et des réseaux très forts qui sont encore actifs après toutes ces années.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparée à votre carrière ?
C’est grâce à ma formation de chimiste et mes activités associatives que j’ai décroché mon premier poste. Mes connaissances métier, les bases théoriques, analytiques et pratiques acquises durant mes études m’ont permis de participer à la mise en place des méthodes et des procédures du laboratoire. J’ai ensuite évolué vers des responsabilités de gestion et de management pour lesquelles les apprentissages faits au travers de mes activités associatives ont été très utiles. La richesse de la formation EPFL permet d’acquérir les connaissances nécessaires à l’élaboration d’approches structurées et analytiques tout en ayant une bonne compréhension du terrain grâce aux acquis des travaux pratiques et des projets appliqués.
Quels sont les liens entre les activités d’une fédération sportive et les développements technologiques ?
En tant que fédération internationale, nous collaborons à des projets de recherche et mettons en œuvre les résultats de la recherche conduite par des organismes multiples et variés. Ma formation d’ingénieure m’est très utile dans ces échanges car elle me permet de dialoguer d’égal à égal et de favoriser la mise en pratique sur le terrain de nouvelles procédures, ainsi que de créer des ponts entre les différents acteurs de la lutte contre le dopage.
Comment imaginez-vous que ces interactions évoluent et comment pourrait-on favoriser un rapprochement de ces deux mondes d’après-vous?
Il y a de nombreux sujets sur lesquels nous devons travailler en tant que fédération qui bénéficieraient d’un rapprochement avec l’EPFL, et le milieu académique d’une manière plus générale. Au-delà de mon département, il y a par exemple des questions sur les équipements pour la protection des athlètes de short track en cas de chute. Des travaux sont en cours pour le développement des casques et des protections le long de la piste. Il y aurait également tout un champ d’activité relatif à l’utilisation des nouvelles technologies pour la promotion de ce sport grâce à l’enrichissement des vidéos avec des données de performance ou la réalisation de contenus spécifiques correspondants aux attentes des utilisateurs de réseaux sociaux.
Interview réalisée en juillet 2021
Quelle est votre position/activité actuelle ?
Je suis le vice-président des produits de vision par ordinateur chez Second Spectrum, qui a récemment été rachetée par Genius Sports. Chez Second Spectrum, nous analysons des séquences vidéo pour fournir les données officielles sur les performances des joueurs dans les sports d’équipe. Nous travaillons avec les plus grandes ligues du monde, comme la NBA et la Premier League anglaise. Nous travaillons également directement avec les équipes sportives, en analysant les séquences vidéo et en fournissant des informations statistiques sur la façon dont l’équipe joue et sur la façon dont elle peut se préparer aux matchs contre d’autres équipes. En outre, nous travaillons avec des diffuseurs tels que ESPN et BT Sports, en fournissant une augmentation vidéo pour améliorer l’expérience des téléspectateurs et des foules lors d’événements grâce à des informations supplémentaires ajoutées au flux de diffusion, ce qui permet aux téléspectateurs d’interagir avec la diffusion. Par exemple, nous avons récemment mené un projet très intéressant avec Marvel, en convertissant le thème de Marvel Comics en un match de basket-ball de la NBA. Pour le football, pour la première fois, nous avons ajouté une carte de l’emplacement des joueurs ainsi que du ballon tout en montrant le match en direct.
Quelle est votre formation ?
Après un bachelor et un master en génie électrique, je me suis orienté vers l’informatique et j’ai obtenu mon doctorat à l’EPFL. Mon doctorat portait sur le domaine de la vision par ordinateur, plus précisément sur le suivi de plusieurs personnes à partir de multiples caméras. Nous avons eu plusieurs projets intéressants, notamment le suivi des passagers dans les aéroports avec Honeywell, le suivi du personnel médical dans un hôpital de Munich et le suivi des clients dans les magasins, mais le point culminant pour moi a été le suivi des joueurs dans les jeux sportifs. Nous avons mené un projet Innosuisse avec la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) de 2010 à 2012, générant 20 téraoctets de données, et les résultats de ce projet ont servi de base à ma première startup : PlayfulVision, qui a ensuite fusionné avec Second Spectrum.
Comment l’EPFL vous a-t-elle préparé à votre carrière ?
Je pense que l’EPFL est un endroit idéal pour les entrepreneurs. Pendant mon doctorat au Computer Vision Lab, dirigé par le prof. Pascal Fua, d’autres startups ont été créées en même temps. Nous avons bénéficié d’une technologie et d’un environnement excellents, où nous pouvions suggérer des projets et simplement les tester. Je ne pense pas que beaucoup d’étudiants en doctorat profitent de ces opportunités, mais il est possible de guider des étudiants en master ou en bachelor dans des projets semestriels et de voir ensuite ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Vers la fin de ma période d’études de doctorat, j’ai également reçu une bourse d’innovation dirigée par un coach d’entreprise, des cours sur la création de start-ups, ainsi qu’une formation et un espace de laboratoire – toutes ces ressources vous aident à démarrer et à vous développer.
Quelle est, selon vous, votre plus grande réussite dans le domaine du sport ?
Le domaine du sport est l’un des meilleurs pour les start-ups, car il n’y a presque pas de contraintes, et en plus, il y a toutes sortes de clients potentiels, des amateurs et semi-professionnels aux ligues de haut niveau. Cela a permis à l’entreprise de démarrer et de monter en puissance. Nous avons commencé par faire une démonstration de notre technologie avec le club de volleyball de l’Université de Lausanne (LUC Volleyball) et le soutien du centre sportif de l’UNIL/EPFL (CSS), une démonstration a conduit à une autre, et de fil en aiguille, nous étions aux Championnats du monde de volleyball de la FIVB. Je suis fier que notre technologie soit maintenant utilisée par les plus grandes ligues du monde, notamment la NBA et la Premier League anglaise et que tout ait commencé avec des équipes locales autour de Lausanne. De plus, j’aime beaucoup le fait que le sport vous garde en bonne santé – physiquement et mentalement, et si notre technologie peut contribuer à inciter les gens à faire plus de sport parce que nous rapprochons les spectateurs et leurs héros, cela me rend heureux.
Article: «L’EPFL a été l’un des meilleurs choix de ma vie»
Interview réalisée en Octobre 2021
Au cours de la dernière année et demie, vous avez travaillé à l’EPFL en tant qu’ingénieure. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a attiré pour ce poste ?
J’ai étudié le génie chimique en Hongrie et au Danemark avec une spécialisation en polymère. Après mes études, j’ai eu un premier emploi chez LEGO. En tant que fan de sport, j’ai toujours voulu trouver des opportunités pour coupler mon hobby et mon activité professionnelle. J’ai donc fait des études supérieures en France dans le domaine de l’industrie du sport, ce qui m’a permis de combiner mes connaissances en science des matériaux avec les besoins spécifiques du domaine. Après ces études, j’ai cherché un poste où je pourrais travailler sur le développement d’un produit, en collaboration avec l’industrie, tout en gardant les aspects de recherche de mon travail. J’ai trouvé à l’EPFL un poste qui correspondait parfaitement à mes intérêts.
Quelle a été votre activité dans le laboratoire LPAC ?
J’ai travaillé sur un projet InnoSuisse pour le développement d’un produit innovant. Ce projet a été réalisé en collaboration avec une entreprise suisse de sport et d’autres laboratoires de l’EPFL. J’étais responsable des activités de recherche sur les matériaux et mon rôle était de trouver le bon type de composite pour atteindre les propriétés requises. C’était très motivant car cela m’a permis de combiner mes connaissances préalables, ma curiosité et ma passion pour le sport. Avoir l’occasion de faire des recherches sur un sujet qui débouchera sur une solution innovante pour des clients actifs était également une motivation pour moi.
Quelles opportunités ce projet vous a-t-il ouvertes ?
D’un point de vue professionnel, j’ai pu approfondir mes connaissances sur les matériaux composites. Le fait d’être entourée de collègues hautement qualifiés et de collaborer avec des personnes d’horizons différents m’a permis de découvrir de nombreux nouveaux aspects de mon domaine de recherche.
Travailler dans un laboratoire avec de nombreuses activités et de nombreux partenaires industriels différents m’a également permis d’élargir mon réseau professionnel et de voir les besoins et les tendances de l’industrie. C’est ainsi que j’ai été impliquée dans un projet parallèle en collaboration avec SCOTT Sports qui m’a permis de faire une transition professionnelle vers SCOTT.
Quelles sont vos activités actuelles chez SCOTT ? Et qu’est-ce qui vous a motivé à passer du monde universitaire à l’industrie ?
Je fais partie du département Recherche, innovation et conformité de SCOTT en tant qu’ingénieure en matériaux. Je travaille en partie sur les aspects toxicologiques, en m’assurant que nous respectons les réglementations en vigueur et que nos produits ne sont pas nocifs pour l’homme ni pour l’environnement. L’autre partie de mon travail consiste à participer à des projets d’innovation, en tant qu’experte en matériaux, afin de trouver des solutions nouvelles et avant-gardistes pour nos clients.
Même dans le milieu universitaire, j’ai toujours cherché à travailler en collaboration avec des entreprises, il a donc toujours été important pour moi de travailler sur des produits tangibles. Mais je craignais de perdre l’aspect recherche et scientifique de mon travail quotidien si je passais à l’industrie. Cette opportunité chez SCOTT me permet de travailler sur de nombreux produits, tout en restant une experte dans mon domaine, en remettant en question mes connaissances et en me donnant l’occasion de m’épanouir.
De plus, je suis une cycliste passionnée, alors travailler pour une entreprise où le cyclisme fait partie de l’ADN de nos activités est un rêve qui devient réalité.
Comment envisagez-vous une future collaboration avec l’EPFL ?
SCOTT est continuellement à la recherche d’idées innovantes et nous sommes conscients du fait que les universités très réputées, comme l’EPFL, sont remplies d’esprits brillants, dont la collaboration est très appréciée.
Nous sommes déjà en contact avec plusieurs départements différents à l’EPFL. Nous travaillons avec des étudiants, des postdoctorants, et discutons de sujets de recherche potentiels. Un partenaire académique tel que l’EPFL peut offrir ce type d’expertise diversifiée.
A l’avenir, nous aimerions poursuivre cette collaboration, par exemple en proposant des projets étudiants et des stages sur des sujets innovants. De cette manière, nous espérons obtenir des idées nouvelles et les étudiants peuvent également bénéficier du fait de travailler sur des problèmes très concrets, de comprendre les aspects organisationnels et commerciaux des partenaires industriels et de développer des produits qu’ils pourraient utiliser un jour.
Interview réalisée en décembre 2021