Tout comme l’architecture, la cuisine est à la fois un espace (une pièce), un usage (le repas), un temps (un rituel), mais aussi un besoin vital (où l’on pourvoit à la subsistance) et un fait culturel (la gastronomie, une discipline vernaculaire et exploratoire – locale et globale – entre cuisine traditionnelle et nouvelle cuisine).
C’est aussi :
- la raison première de l’habitat sédentarisé (abel et caïn)
- un lien au territoire (élevage et agriculture)
- un lieu par lequel le règne animal et le règne végétal entrent dans le logement
- un lieu de stockage ; un lieu d’assemblage, de transformation et de disparition de la matière
- un lieu où l’on apprête les aliments avant de les détruire
- un espace historiquement genré
- un lieu de plaisir (faire bonne chère)
- un lieu de convivialité (les copains : ceux avec qui l’on partage le pain)
- un lieu de santé (manger équilibré)
- un lieu technique (arrivée d’eau, cuisson des aliments, ventilation etc).
Pour toutes ces raisons, la cuisine nous intéresse en ce qu’elle interroge l’essence même de l’architecture et plus particulièrement celle de l’habitat. Notre laboratoire à l’EPFL et son studio de projet associé spécule sur la faculté de la cuisine à stimuler la manière dont on peut habiter le monde aujourd’hui de manière plus vertueuse à toutes les échelles.