Présentation
La campagne de terrain du projet éLEMO a pour but d’explorer les profondeurs du lac Léman afin de mieux le comprendre et de mieux le protéger de l’impact de l’activité humaine sur le lac Léman. Cette campagne est coordonnée par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) qui associe côté français l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) et l’université de Savoie.
Durant la campagne de terrain 2011, deux sous-marins MIR de conception russe vont principalement quadriller trois zones: les deltas du Rhône et de la Dranse ainsi que la baie lausannoise d’Ouchy. “C’est un projet assez large pour essayer d’avancer au mieux sur la compréhension de la dynamique du lac”, explique Ulrich Lemmin, scientifique.
Biologie, physique, chimie et géologie, les champs d’investigation sont pluridisciplinaires. Le programme va toutefois s’intéresser particulièrement à l’impact de l’activité humaine (les rives lémaniques comptent un million et demi de riverains) sur l’écosystème lacustre. “Nous allons essayer de nous focaliser sur ce qui est le mieux connu: les micropolluants. Aujourd’hui nous savons où entrent ces micropolluants et c’est en fonction de ces points d’entrée que nous avons défini les trois principales zones de plongée. Maintenant, on aimerait voir comment se distribuent les polluants dans le lac”, étaye Lemmin.
Les scientifiques étudieront aussi de quelle manière et en quelles quantités le lac prend et rejette le dioxyde de carbone, gaz à effet de serre. Son degré d’absorption, ou de saturation, permettra de jauger de la capacité du lac à assimiler – ou non – la pollution de l’activité humaine.
“C’est une aubaine extraordinaire pour les scientifiques et tous ceux qui s’intéressent à l’évolution”, a commenté M. Philippe Gillet, vice-président de l’EPFL, lors de la présentation du programme à la presse début juin 2011. Bourrés de technologie embarquée, les deux submersibles vont permettre d’amasser quantité d’informations et d’échantillons, qui devraient alimenter plusieurs années de travail. L’opération a été rendue possible par le mécénat de l’entreprise Ferring société bio-pharmaceutique implantée en Suisse, qui a mis trois millions de francs suisses sur la table.
Le laboratoire ECOL s’occupe du sous-projet “Modeling of physical and biochemical processes in Lake Léman: measurements and validation” qu’il traitera en collaboration avec le projet FNS ProDoc Léman 21 (RM1 et RM2).