Restitution archéologique & patrimoine vernaculaire

L’étude du patrimoine architectural suisse se penche inévitablement sur l’état critique qui caractérise les bâtiments vernaculaires aujourd’hui, à savoir l’abandon. La question clé qui se pose est la suivante : comment les bâtiments abandonnés coexistent-ils dans un environnement bâti contemporain confronté non seulement à une grave pollution, mais aussi à un profond manque de sens ? L’abandon comme outil critique fournit un horizon de sens au territoire alpin, loin des tentatives permanentes de muséification et de monumentalisation qui effacent toute forme de continuité historique. Les bâtiments vernaculaires ne sont donc pas des « monuments » mais des « documents » d’une culture matérielle différente, dont l’importance n’est pas moindre, face aux profonds changements environnementaux et sociaux. L’arpentage et le relevé des objets d’étude aussi bien à l’aide des outils ‘traditionnels’ de l’architecte, que des technologies numériques, assurent la permanence des savoirs qu’ils incarnent au-delà de leur présence matérielle.

Le laboratoire se concentre sur des questions relatives à la représentation, à l’archivage et à la classification du patrimoine vernaculaire dans la production des savoirs du XIXe et XXe siècle aussi bien en architecture que dans des disciplines connexes. Diverses interprétations du vernaculaire visent à apporter des réponses à la perte croissante de sens de (…)

Depuis les années 1960, l’EPFL n’a cessé de s’intéresser à l’étude de l’architecture anonyme à travers le processus actif du relevé architectural. Ces recherches approfondies ont été héritées par le LAPIS qui a depuis contribué à leur valorisation et à leur diffusion. Grâce à des recherches systématiques sur le terrain, le laboratoire vise à développer (…)