J’ai le plus grand respect pour le quotidien Le Temps et je le recommande vivement. Mais jeudi dernier 9 avril, il a dérapé. En page 8 il titrait: “Les médias attendront leur aide d’urgence” avec, dans le chapeau: “Le Conseil fédéral enterre un paquet de mesures ponctuelles et compte sur le parlement pour accélérer une aide structurelle à la presse. Le gouvernement justifie sa décision par le souci de ne pas privilégier un secteur économique par rapport à un autre.” Puis en page 11 il titrait “Berne volera au secours du secteur aérien” avec, dans le chapeau: “En Suisse comme ailleurs, les avions décollent à peine et les aéroports sont quasiment paralysés. La Confédération se dit prête à garantir des prêts pour assurer la liquidité sur une période transitoire et la survie de l’industrie du transport aérien à long terme”.
Je ne peux pas imaginer que notre Conseil fédéral, généralement bien éclairé en ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire, puisse décider le même jour de ne pas aider la presse parce que ce serait “privilégier un secteur économique par rapport à un autre” et de voler au secours du secteur aérien. Une telle incohérence est une insulte à notre intelligence. Je ne peux pas imaginer non plus qu’il considère essentiel de maintenir la capacité complète du secteur aérien mais pas celle de la presse. Les excellents journalistes du Temps ont dû mal comprendre notre Conseil fédéral.