Nous analysons les tendances de la fécondité urbaine et évaluons l’existence d’une évolution en forme de U inversé de la fécondité excédentaire rurale (par rapport au niveau urbain) au fil du temps – comme l’impliquent les théories de la diffusion spatiale des comportements limitant les naissances à partir des villes vers les campagnes. Nos résultats révèlent des similitudes impressionnantes dans les trajectoires de la baisse de la fécondité urbaines dans les différentes régions en voie de développement. Cela implique que nous pouvons prédire avec confiance les tendances de la fécondité à long terme dans les zones urbaines. De nouvelles méthodologies davantage désagrégées de projection des populations urbaines devraient donc être développées. Une autre conclusion de cette étude est que le différentiel rural-urbain de la fécondité a suivi une évolution en forme de U inversé uniquement en Amérique latine et en Afrique du Nord et Moyen-Orient. En Asie, la sur-fécondité rurale n’était pas très marquée, alors qu’en Afrique subsaharienne elle a augmenté de façon monotone pour atteindre les niveaux les plus élevés. Ces résultats impliquent que la diversité entre pays dans les trajectoires de baisse de la fécondité au niveau national est principalement due aux variations dans les rythmes de diffusion à partir des villes vers les campagnes des nouveaux comportements reproductifs. Comparée aux tendances passées dans d’autres régions en développement, la baisse de la fécondité rurale est actuellement plus lente en Afrique subsaharienne, ce qui implique une forte pression pour l’exode rural. Dans une prochaine étape de ce sous-projet, nous analysons comment les migrants issus des zones rurales vers les villes altèrent les tendances de la fécondité urbaine.
Evolution de la sur-fécondité rurale par rapport à celle urbaine au cours de la transition de la fécondité (60 pays en développement):