Nous analysons les tendances de l’utilisation des moyens traditionnels et modernes de contraception et leurs effets sur la baisse de la fécondité au cours des dernières décennies. L’effet contraceptif de l’allaitement maternel reste essentiel pour contrôler la fécondité dans de nombreuses régions en développement. Cependant, la mesure dans laquelle cet effet inhibiteur sur l’activité ovarienne est sensible aux conditions écologiques, notamment le statut énergétique maternel, reste controversée. Nous évaluons la relation entre la durée de l’allaitement et l’absence de menstruation après un accouchement (soit l’aménorrhée post-partum). Les données révèlent un fort affaiblissement de cette relation à l’échelle mondiale depuis 1975. Les progrès du développement humain et de l’urbanisation conduisent à diminuer l’effet de l’allaitement sur le prolongement de l’aménorrhée post-partum. Ces résultats indiquent que la relation est en partie altérée par des facteurs externes, qui incluent probablement un bilan énergétique maternel négatif. L’allaitement prolongé aide de manière significative à contrôler la fécondité uniquement dans des conditions environnementales rudes. Il est donc urgent de développer des interventions de planification familiale durant la période post-partum.
Dans une seconde étape de ce projet, nous nous concentrons sur la diffusion des moyens contraceptifs modernes dans les pays en développement. Nous nous intéressons à la manière dont le développement et les crises socio-économiques ont affecté ce processus de diffusion. Cette étude a été commissionnée par le Comité scientifique sur les théories de la transition contraceptive de l’Union internationale pour l’étude scientifique des populations.
Relation entre la durée de l’allaitement et l’aménorrhée post-partum dans 84 pays en développement suivis entre 1975 et 2019: