La recherche dans les domaines essentiels de la médecine humaine et animale a besoin de modèles animaux spécifiques, associés à d’autres approches (in silico, in vitro). L’implication des animaux dans la recherche n’est cependant pas systématique à l’EPFL, où plusieurs équipes travaillent sur des modèles de substitution.
Les domaines de recherche de l’EPFL ayant besoin de modèles animaux
Grâce à l’expérimentation animale, les scientifiques de l’EPFL ont pu réaliser des avancées importantes dans de nombreux domaines. Voici la liste des plus récentes :
Espèces d’animaux présentes dans les animaleries de l’EPFL
Chiffres
En 2023, l’EPFL a mené des recherches avec 29 271 animaux, dont 92 % étaient des souris. Les expériences sur des primates ont été menées en collaboration avec une autre université suisse.
Les animaux de laboratoire nécessaires aux scientifiques de l’EPFL pour leurs recherches sont soit importés auprès d’éleveurs certifiés, soit élevés au sein de notre unité dédiée, sur le campus. En 2023, cela représente 86 384 animaux, dont 59 538 souris et 23 768 poissons. Ces chiffres représentent les souris sevrées, âgées de 21 jours, et les larves de poissons de plus de cinq jours après fécondation de l’œuf.
En 2023, 73% des animaux élevés et importés à l’EPFL étaient modifiés génétiquement. La nature des modifications génétiques est très diverse, et est par exemple utile aux scientifiques pour modéliser une maladie spécifique.
41,5% des souris, 63% des rats, 54% des têtards et 0,5% des poissons sevrés ou importés à l’EPFL ont effectivement été en expérience en 2023. Le plus grand nombre d’animaux non utilisés concerne les souches génétiquement modifiées, car tous les descendants n’héritent pas de la ou des modifications génétiques souhaitées par les scientifiques pour leur projet de recherche. Cela peut aussi être dû au besoin spécifique d’un seul sexe de l’animal, lors d’études sur le cancer de la prostate ou du sein, par exemple. Dans le cas des poissons, la plupart des individus sevrés ou importés sont maintenus pour préserver une lignée génétiquement modifiée, ou pour des accouplements. La majorité des recherches sont effectuées sur des embryons de moins de 5 jours, ce qui explique le faible nombre de poissons déclarés en expérience.
Nous avons mis en place trois axes de travail pour réduire au maximum le nombre d’animaux non utilisés en expérience :
- Amélioration continue des pratiques d’élevage, notamment via la planification des croisements, ou la cryopréservation du sperme ou des embryons de modèles génétiquement modifiés.
- Un programme d’adoption d’animaux, en partenariat avec la Protection Suisse des Animaux. Seuls des animaux non génétiquement modifiés peuvent être adoptés. Pour le moment, ce programme concerne les rats.
- Coordination des projets de recherche pour mutualiser les élevages d’animaux génétiquement modifiés. Aussi, les animaux du même sexe non utilisés par un laboratoire peuvent être réorientés vers d’autres groupes de recherche pour leurs études, si cela peut s’intégrer dans leur projet.
La pesée des intérêts entre le potentiel de souffrance animale et la nécessité d’apprendre, de découvrir et/ou de guérir est une préoccupation éthique majeure dans la recherche avec les animaux. Les contraintes liées aux interventions ou les mesures exécutées au cours d’une expérience sont classifiées selon leur degré de gravité, allant de 0 (pas de contrainte) à 3 (forte contrainte). Il est important de préciser que, selon la loi suisse, le bénéfice attendu d’expériences sur les animaux doit être plus important pour la société que la souffrance et l’atteinte à la dignité des animaux. La pesée des intérêts est établie selon un processus d’autorisation et de contrôle très strict, décrit ici.
Pour en savoir plus, voir le document édité par swissuniversities: Recherche et expérimentation animale en Suisse: degrés de gravité.