Lâobjectif du projet MegaBites est dâĂ©valuer le potentiel de mesures existantes et futures afin de rĂ©duire lâempreinte carbone de la restauration sur le campus de lâEPFL. Lâalimentation est un des trois principaux leviers dâaction pour rĂ©duire lâimpact climatique dâun campus, avec les transports et les bĂątiments. Un kilogramme de nourriture dans nos restaurants reprĂ©sente actuellement 4,7 kg CO2e dans lâatmosphĂšre. MegaBites ambitionne de rĂ©duire cette empreinte dâun quart Ă un tiers dâici fin 2025. Les Ă©missions des menus carnĂ©s reprĂ©sentent plus du double des Ă©missions des plats vĂ©gĂ©tariens. LâEPFL a ainsi dĂ©veloppĂ© une offre vĂ©gĂ©tarienne avec succĂšs, plus de la moitiĂ© des 1,5 million de repas vendus sur le campus chaque annĂ©e sont vĂ©gĂ©tariens. De plus, lâensemble des menus sont vĂ©gĂ©tariens un jour par semaine et le restaurant entiĂšrement vĂ©gĂ©tarien du campus dâEcublens, rencontre une demande soutenue.
Ces mesures font lâobjet dâune Ă©valuation en cours, mais sont insuffisantes pour rĂ©duire davantage les Ă©missions. Parmi les dĂ©terminants de notre consommation alimentaire, le prix est une composante sensible pour de nombreuses raisons. Il lâest dâautant plus sur un campus ou plus de 125 nationalitĂ©s Ă©tudient et travaillent ensemble avec des revenus trĂšs diffĂ©rents et des habitudes alimentaires trĂšs variĂ©es. Ă ce sujet, MegaBites souhaite tester deux hypothĂšses :
- Une tarification diffĂ©renciĂ©e des menus carnĂ©s et vĂ©gĂ©tariens permet dâaugmenter davantage la consommation de menus sains et durables.
- Une tarification des menus proportionnelle à leurs impacts environnementaux représente un signal clair pour adapter sa consommation aux enjeux climatiques.
PĂ©rimĂštre
Ces interventions auront lieu pendant le semestre dâautomne, le plus frĂ©quentĂ© de lâannĂ©e dans les restaurants, permettant ainsi un minimum de changements pour des rĂ©sultats statistiquement significatifs.
Seuls quelques restaurants sont concernĂ©s et pour chacun dâeux, seuls deux Ă trois menus verront leurs tarifs adaptĂ©s en consĂ©quence. Il ne sâagit pas de rĂ©aliser une Ă©tude sur lâĂ©lasticitĂ© de la demande, mais de diffĂ©rencier les tarifs sur la base des pratiques actuelles Ă lâEPFL. LâĂ©quipe du projet MegaBites sâest appuyĂ©e sur les ventes rĂ©alisĂ©es depuis 2022 ainsi que sur lâimpact carbone des plats proposĂ©s pour estimer cette tarification diffĂ©renciĂ©e.
Ces changements seront également limités dans le temps, tout au plus une à deux semaines par menu et restaurant.
Observations
Les changements mis en place dans la gestion de la restauration sur le campus depuis 2019, Ă lâinitiative de RESCO, ont permis de collecter de nombreuses donnĂ©es et de suivre lâĂ©volution du systĂšme alimentaire avec une panoplie dâindicateurs. Cela couvre autant la qualitĂ© nutritive des menus, que lâorigine des produits ou leurs impacts environnementaux. Dans le cadre de ces interventions, lâĂ©quipe MegaBites analysera les donnĂ©es collectĂ©es en continu et rĂ©alisera des sondages ponctuels.
Les ventes dans les restaurants constituent la principale source dâintĂ©rĂȘt. Ces donnĂ©es sont collectĂ©es dâoffice et seront transmises Ă MegaBites quâa posteriori selon un protocole Ă©tabli entre le Laboratoire de sciences des donnĂ©es (DLAB) et le Domaine des systĂšmes dâinformation (DSI) et approuvĂ© par le comitĂ© dâĂ©thique (HREC) du Research Office (ReO). Ces ventes par menu et restaurant sont agrĂ©gĂ©es selon le statut sur le campus (Ă©tudiant, doctorant ou collaborateur) correspondant au prix payĂ©, le genre et la classe dâĂąge. Puisque la communautĂ© de lâEPFL change chaque annĂ©e, ces donnĂ©es ont une durĂ©e de validitĂ© limitĂ©e, un an au maximum, soit jusquâĂ la fin du projet lorsquâelles seront dĂ©truites.
RĂ©sultats attendus
Lâapproche MegaBites, propre Ă lâanalyse des donnĂ©es, est dâexplorer des mesures prometteuses et leurs variantes, avec le double objectif de (1) proposer Ă lâEPFL des outils pour atteindre ses objectifs en matiĂšre de rĂ©duction des Ă©missions et (2) dâamĂ©liorer notre comprĂ©hension des dĂ©terminants de notre consommation alimentaire sur un campus. Ă terme cela permettra Ă dâautres universitĂ©s avec une offre similaire Ă lâEPFL, dâen bĂ©nĂ©ficier tout en apportant des rĂ©ponses sur les questions de restauration au sens large.
Les rĂ©sultats attendus consistent principalement dans une variation des ventes au cours du semestre dâautomne, par menu et restaurant. Nous avons rĂ©uni les conditions nĂ©cessaires pour isoler les effets des diffĂ©renciations de prix dans nos observations. Celles-ci seront Ă©galement mises en lumiĂšre par les rĂ©sultats de sondages. Aucune spĂ©culation nâest faite Ă ce stade sur lâefficacitĂ© des diffĂ©renciations de prix, mais parmi les variations observĂ©es, trois seront analysĂ©es de prĂšs :
- Nombre de menus carnés et végétariens vendus par restaurant
- Nombre total de menus vendus par restaurant
- Nombre total de menus vendus
Ces interventions font partie dâun ensemble de mesures potentielles pour amĂ©liorer la production dâune part et la consommation dâautre part dans le systĂšme alimentaire de lâEPFL. Outre les bĂ©nĂ©fices climatiques, les rĂ©sultats devraient aussi permettre dâamĂ©liorer la qualitĂ© nutritionnelle des menus sur le campus.