IMITATION
CROSS 2018: projets retenus
NB: Les projets sont listés dans l’ordre alphabétique de leur requérant principal.
Requérante principale: Sarah Kenderdine, EPFL (CDH-DHI)
Co-requérant: Denis Hauw, UNIL (SSP)
Résumé
Ce projet en humanités digitales se situe au croisement des domaines des héritages ou patrimoines culturels intangibles (plus particulièrement les arts martiaux), les interactions hommes-machine (la pédagogie immersive) et les sciences du sport (la psychologie du sport). Il utilise une perspective énactive de l’apprentissage pour étudier les effets produits par des imitations de modèles experts réalisées dans des environnements de réalité virtuelle (visant la transmission de connaissances incarnées à des novices). Le projet utilise des données de mouvement en trois dimensions et des photographies, des captures de mouvements de maitres de kung fu pratiquée dans la tradition du sud de la Chine à Hong Kong (les maîtres). A travers cette approche interdisciplinaire, ce projet CROSS vise à contribuer à la question de recherche actuelle concernant la façon dont les formes incorporées des connaissances peuvent « migrer » des experts aux débutants via des interfaces digitales (réalité virtuelle). Ces recherches visent des impacts importants non seulement dans le domaine des Interactions Homme Machine (IHM) mais aussi, dans celui plus spécifique aux sciences du sport, des méthodologies d’apprentissage et d’amélioration des habiletés sportives.
Requérante principale: Maria del Rio Carral, UNIL (SSP)
Co-requérant: Mohamed Bouri, EPFL (STI IMT LSRO)
Co-requérant: Hannes Bleuler, EPFL (STI IMT LSRO)
Co-requérante: Marie Santiago-Delefosse, UNIL (SSP)
Résumé
Notre étude vise à explorer les besoins chez des personnes âgées en Suisse ayant une mobilité réduite par rapport à l’usage d’exosquelettes pour aider à la marche. Trois contextes seront considérés : le milieu médical pour la réhabilitation après une chute, un AVC ou une opération ; des résidences pour des personnes âgées (EMS), et enfin, le domicile pour un usage au quotidien. Notre recherche considère un exemple précis de robotique bio-inspirée qui imite les mouvements inférieurs du corps humain. A travers une approche qualitative, on pourra analyser des attitudes, croyances et représentations chez des personnes entre 65 et 79 ans ayant une mobilité réduite, mais également l’entourage de ces personnes, en s’intéressant aux proches aidants et aux soignants. Notre travail permettra d’évaluer la faisabilité d’adopter des exosquelettes pour améliorer l’autonomie des potentiels usagers.
Requérante principale: Marianne Schmid Mast, UNIL (HEC)
Co-requérante: Carmen Sandi, EPFL (SV LGC)
Résumé
Le but de ce projet et de tester comment le soi peut devenir un exemple à suivre pour amener des changements dans le comportement interpersonnel. Nous utilisons la réalité virtuelle pour étudier si nous apprenons mieux des compétences interpersonnelles (p.ex. présentation en public) si le comportement est exprimé par un humain virtuel qui porte notre visage (construit à partir de photos) ce qui est appelé un doppelganger. Nous étudions si le stress social provoqué durant l’apprentissage de nouvelles compétences interpersonnelles est réduit quand on voit son doppelganger – donc soi-même- déjà effectuer le comportement désiré. Ce projet traite de comment l’entraînement de compétences interpersonnelles peut profiter de l’utilisation de nouvelles technologies pour réduire le stress social ressenti durant l’entrainement et faciliter l’apprentissage.
Appel à contributions: IMITATION
La notion d’imitation est le thème principal du programme CROSS (Collaborative Research on Science and Society) qui attribue des subsides à des projets transdisciplinaires UNIL-EPFL pour l’année 2018.
Les liaisons entre la notion d’imitation et le domaine des sciences, des arts et de la connaissance dans leur sens le plus large sont très anciennes. Dès l’Antiquité, apparaît ainsi l’idée que la nature est une source inépuisable d’inspiration pour le scientifique ou l’ingénieur, offrant d’innombrables exemples à imiter et transposer dans le domaine des techniques ou des sciences (biologie, sciences des matériaux, architecture, communication, neurobiologie, etc.). Plus récemment, le terme « biomimétisme » a été forgé pour décrire ce type d’imitation du vivant que ce soit en termes de forme, de processus ou de propriétés. La question de l’art et de l’imitation de la nature, quant à elle, traverse les siècles, d’Aristote à nos jours en passant par Shakespeare.
Le lien entre imitation – en tant que capacité à reconnaître et reproduire des actions – et apprentissage n’est pas moins ancien et trouve de nombreux domaines d’application qui vont de la modélisation informatique aux sciences cognitives et la psychologie, en passant par la génération automatique de textes, la littérature, la robotique, l’économie ou la sociologie.
Enfin, l’imitation est également une notion centrale de l’étude des comportements au sein des sociétés humaines, lorsqu’il s’agit d’éclairer des pratiques qui visent intentionnellement à reproduire des actions, des gestes, inscrits dans le champ social ou culturel. Les outils mobilisés sont alors empruntés à la fois aux sciences humaines et à celles du vivant.
Le comité scientifique du programme souhaite particulièrement encourager les projets liés à la notion d’imitation, qui pourraient s’inscrire dans le champ des humanités digitales.
La sixième édition du programme CROSS soutiendra prioritairement des projets qui examineront ces questions de manière scientifiquement originale et prometteuse, tout en restant ouverte à des propositions portant sur d’autres thématiques.
Le dossier complet devra être envoyé en un seul fichier au format pdf à [email protected]
Délai de dépôt des candidatures: 30 septembre 2017.
Contact: [email protected]