The Entity
The Entity
La démesure de l’intelligence machinique soutenue par les méga-corporations menace de subsumer la faculté de l’expérience consciente. L’image d’une planète comme un mécanisme d’horlogerie calculable est évoquée et, par extension, transforme tout ce qui se trouve sur la terre en une réserve permanente de ressources qui attendent d’être branchées et pillées pour les mouvements du capital mondial. Codifiée, catégorisée et coupée de l’ensemble.
Cependant, les outils-mêmes qui nous bercent dans un rôle de spectateurs inactifs recèlent d’improbables issues de secours. À la recherche de ces sorties, Sahej Rahal a commencé à créer des mondes virtuels audio-réactifs à la croisée de la conception de jeux et de la narration. Ces mondes peuplés d’IA agissent comme des instruments de musique quasi sensibles, car ils génèrent une musique modulée de manière procédurale en réponse au chaos sonore du monde – une chanson infiniment incompréhensible à travers les frontières poreuses du physique et du virtuel.
Au cours de sa résidence à l’EPFL, Rahal vise à créer des terrains de jeu cybernétiques de cohabitation pouvant orchestrer une conversation entre des formes d’intelligence humaines et extra-humaines – des terrains de jeu composés de mondes simulés par l’IA, mais aussi de contreparties physiques des créatures de ces mondes rendues sous forme de dessins, de diagrammes et de sculptures.
Des scientifiques et des chercheurs travaillant à l’EPFL ainsi que des philosophes invités seront conviés à ces terrains de jeu en tant qu’investigateurs et rejoindront Rahal pour se concerter autour d’une ontologie spéculative de l’intelligence qui se manifestera par des actes subversifs de narration, de secret, de souvenir, de récitation et de rumeur.
Sahej Rahal
Sahej Rahal, né en 1988 à Mumbai, est avant tout un narrateur. Il tisse des liens entre réalité et fiction pour créer des mondes mythologiques qui se déploient dans le présent. Ces mondes mythologiques prennent la forme de sculptures, de performances, de films, de peintures, d’installations et de programmes de simulation d’intelligence artificielle dans lesquels des êtres indéterminés commencent à émerger des fissures entre le réel et l’imaginaire. Rahal a participé à des expositions collectives et individuelles, notamment à Manifesta 2022, à la Biennale de Gwangju 2021, à la Biennale de Liverpool, à la Biennale de Kochi, à la Biennale de Vancouver, au MACRO Museum Rome, à Kadist SF, à l’ACCA Melbourne et au CCA Glasgow. Il a reçu la bourse Cove Park/Henry Moore, la bourse Akademie Schloss Solitude et la Sher-Gil Sundaram Arts Foundation Installation Art Grant, et a gagné le Forbes India Art Award pour la meilleure première exposition pour son exposition solo Forerunner à Chatterjee & Lal, Mumbai. Plus récemment, il a reçu la bourse Digital Earth et la bourse Junge Akademie Human Machine.