Les recensements numérisés par les Archives de la ville de Lausanne couvrent en permanence l’évolution de la population lausannoise dès 1804 puis tout au long du XIXe siècle avec une unique interruption de 1814 à 1831. Très détaillés, ils constituent une source inestimable pour l’étude des migrations, de l’histoire économique et sociale, et des traces d’influences bernoises, mais aussi françaises et italiennes. Le traçage de l’origine familiale, spécifique à la Suisse, permet de reconstituer les mouvements migratoires des familles. La bourgeoisie est également un traceur économique essentiel. En outre, les recensements décrivent de manière détaillée l’organisation du tissu social en noyaux familiaux, autour desquels gravitent divers pensionnaires, travailleurs, domestiques ou apprentis, vivant souvent dans le même appartement que la famille.
La structure et la richesse des recensements ont également permis le développement de méthodes automatiques de traitement des documents structurés. Le traitement des recensements comprend plusieurs étapes : de l’identification des segments de texte à la restructuration des informations sur une feuille de calcul Excel, en passant par la reconnaissance optique de caractères et la segmentation automatique de la structure par des réseaux de neurones. Les informations obtenues sont également nettoyées automatiquement par recoupement avec des dictionnaires spécifiques et fiables.
Le traitement a débuté par l’année 1832. Nous sommes désormais en train de l’étendre progressivement à tout le XIXe siècle. Plusieurs études seront menées sur les données, dont une de grande envergure sur les alliances matrimoniales, qui dépassera le cadre de Lausanne pour inclure les paroisses rurales de Lavaux dans une comparaison entre ville et campagne. ‘autre part, un groupe d’étudiants développera tout au long de l’année un projet d’histoire sociale et économique.
D’autre part, un groupe d’étudiant·e·s a développé tout au long de l’année académique 2020-2021 un projet d’histoire sociale et économique, en s’intéressant tout particulièrement à la condition des femmes cheffes de famille à Lausanne en 1832. Une carte interactive permet de visualiser leurs données et de découvrir la situation de ces foyers atypiques.