Cette semaine ENAC mâa permis dâobserver que lâinterdisciplinaritĂ© est perçue et vĂ©cue de diffĂ©rentes maniĂšres par les Ă©tudiants, avec notamment deux types de comportements: un comportement inclusif et un comportement exclusif. Dans ce dernier cas, les Ă©tudiants cherchent Ă montrer leur appartenance Ă une discipline et se positionnent comme ses reprĂ©sentants. Ils se cantonnent donc aux limites de cette derniĂšre. Par exemple, un Ă©tudiant en gĂ©nie civil expliquera les grandes lignes de son domaine et sâattachera Ă vĂ©rifier la viabilitĂ© mĂ©canique des idĂ©es des Ă©tudiants en architecture. Elle correspond fortement Ă ce que jâai pu observer en stages ou lors de discussions avec des architectes et des ingĂ©nieurs.
Lorsque les Ă©tudiants adoptaient une attitude plus inclusive, la frontiĂšre entre les disciplines devenait plus floue. Les Ă©tudiants semblaient sâimpliquer dans les discussions en dehors de leur discipline dâorigine, bien quâaprĂšs deux ans de cours, un Ă©tat dâesprit diffĂ©rent soit Ă©videmment dĂ©jĂ visible. Lors des prĂ©sentations, ces personnes-lĂ ne portaient pas spĂ©cifiquement lâĂ©tiquette de leur section. Il vaut donc la peine de se demander: «Suis-je lâingĂ©nieur en environnement du groupe de travail ou est-ce que ce nâest quâune certaine couleur que jâapporte?»
Jâai personnellement beaucoup apprĂ©ciĂ© cette semaine ENAC, mĂȘme si mon groupe de travail de quatre personnes ne comportait pas dâĂ©tudiant en environnement. Ayant commencĂ© en architecture avant dâopter pour le gĂ©nie civil, aprĂšs beaucoup dâhĂ©sitation pour la section des SIE, jâai Ă©tĂ© Ă©videmment un peu frustrĂ© de ne pas pouvoir rencontrer ces ingĂ©nieurs. Mais câĂ©tait dĂ©jĂ en soi un grand pas vers une meilleure comprĂ©hension de lâautre et, surtout, de lâindispensabilitĂ© de chacun pour garantir un travail de qualitĂ© qui bĂ©nĂ©ficie Ă tous. En effet, les propos parfois trĂšs nĂ©gatifs envers les deux autres disciplines avant les Semaines ENAC me semblent maintenant ĂȘtre souvent plus nuancĂ©s! Et aucune des trois sections de lâENAC nâa de raison dâĂȘtre si les personnes qui y appartiennent ne travaillent pas dans une direction commune. On ne fait pas un bĂątiment, un pont ou un barrage pour soi, mais pour la sociĂ©tĂ©.