Les villes génèrent 80% du PIB mondial mais aussi des émissions de CO2, tout en consommant 75% des ressources de la planète. Les villes sont donc au cœur de la question de la transition écologique et sociale.
Aujourd’hui, les villes sont composées de systèmes complexes impliquant des stocks et des flux d’énergie, d’informations, de matériaux, de biens et de personnes. Elles connaissent des transformations rapides dans leur composition et leur organisation, déclenchées par l’omniprésence des technologies et le développement de l’économie de partage. Elles sont, de fait, dépendantes des espaces périurbains et ruraux qui les entourent pour leur approvisionnement.
Un cluster pour relever l’un des 3 défis de l’ENAC
Rendre les territoires durables nécessite de changer notre vision de l’urbanisation et de la ville. Considérer le territoire comme un système de systèmes permet de développer une vision holistique intégrant les interdépendances de la mobilité des personnes et des biens, de la production et de l’efficacité énergétiques, de l’urbanisme, de l’écologie urbaine et du métabolisme urbain. C’est à partir de cette conception nouvelle qu’il sera possible de relever les défis que pose l’urbanisation à la transition écologique et sociale.
Trois objectifs de recherches
Le fait de considérer les territoires urbains à forte densité de population et leurs périphéries comme des systèmes de systèmes permet de développer un nouveau paradigme de mobilité et de logement centré sur l’être humain et la proximité. Cette approche permet d’assurer une meilleure utilisation des ressources et de dynamiser les réseaux économiques et sociaux locaux. Par exemple, promouvoir une conception urbaine basée sur la proximité des activités sociales est à la fois conforme aux principes de la durabilité, tout en correspondant aux aspirations des individus en matière de rythmes de vie individuels et collectifs.
L’ENAC propose une vision multi-échelle et de la ville et du territoire, tant sur le plan de la structure spatiale que de l’organisation des flux.
En alliant cette approche à son savoir-faire en matière de nouvelles technologies (comme les capteurs intelligents, la robotique de terrain, la visualisation de données spatiales, la modélisation et la conception numériques), l’ENAC peut relever les défis complexes de l’urbanisation tels que les changements d’affectation des sols, les modes d’habitation et de mobilité, ou encore les questions de santé publique, de disponibilité de l’eau et d’élimination des déchets, soit autant de questions rendues de plus en plus complexes par la densité de population croissante et les exigences de la concentration urbaine.
Les configurations urbaines changent et, de ce fait, brouillent les frontières entre les villes et leur arrière-pays, d’où la nécessité de repenser les relations urbain-rural dans différents domaines comme par exemple l’alimentation ou la santé. L’ENAC développe de nouvelles approches et stratégies pour analyser et modéliser les effets des changements d’affectation du sol sur le territoire tels que, par exemple, la production de chaleur urbaine, ou l’agriculture urbaine. Le big data et l’intelligence artificielle constituent pour cela des ressources permettant de développer de nouvelles méthodes de gestion des villes et ainsi contribuer activement à reconfigurer les liens entre le monde de la recherche et les acteurs économiques et sociaux.
Interdisciplinarité dans l’enseignement
L’ENAC met en place de nouveaux programmes d’enseignement pour apporter aux futures générations d’architectes et d’ingénieur-e-s civils et environnementaux les compétences nécessaires pour assurer la transition écologique et sociale vers les territoires durables.